Quand l’Etat veut savoir…

Nous vivons assurément un moment historique dans le droit d'accès des Etats à l'information privée. Deux affaires particulièrement emblématiques secouent le monde libéral, en France et aux USA : les écoutes de Nicolas Sarkozy par la justice française et le décryptage de l'Iphone des tueurs de San Bernardino par le FBI.

Nous savons tous que les polices des Etats démocratiques vont chercher des informations privées pour identifier, surveiller et au bout du compte arrêter des terroristes avérés ou simplement potentiels. Dans l'affaire des écoutes de l’ancien Président de la République, la Cour de Cassation a statué : « aucune disposition légale ou conventionnelle ne fait obstacle à la captation, à l’enregistrement et la transcription des propos d’un avocat intervenant sur la ligne téléphonique d’un tiers régulièrement [ce qui veut dire légalement] placée sous écoute, dès lors que (…), en premier lieu, cet avocat n’assure pas la défense... » Le bâtonnier de Paris a beau être scandalisé par cet arrêt, la justice suivra son cours. Dans l'affaire dite de San Bernardino, Apple, Google, Facebook crient au scandale et alertent l'opinion, Apple refusant de transmettre au FBI la technologie permettant d’avoir accès au contenu du téléphone. Bill Gates juge l'action de l'Etat salutaire. Tout ceci me rappelle un débat très vif au sein du Conseil d'Administration des Vigilants quand la dernière loi de programmation militaire a été débattue en France (voir  notamment ici). La loi a été adoptée... Les dernières investigations menées en coopération par les polices européennes depuis les attentats de Bruxelles ont été efficaces essentiellement parce que les enquêteurs ont exploité les données recueillies sur les ordinateurs et les smartphones des suspects. Qui s'en plaint encore ?

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