Brexit : la paranoïa britannique avide de souveraineté douchée

Le Brexit a eu lieu. Vraiment ?

Nos amis populistes anglais s'en glorifient. Souveraineté enfin retrouvée !

Comme l'a dit Ursula von der Leyen à Boris Johnson, avec le calme qui la caractérise :  vous êtes souverains pour sortir de l'Union Européenne, mais pas pour y entrer ou y rester. Tout est dit, mais Boris n'a pas encore compris. Comme il n'a pas encore compris les Européens qui savent depuis longtemps que "fair play est un mot intraduisible en anglais".

Les entrepreneurs anglais avaient déjà compris. La City est en train de comprendre : https://www.agefi.fr/financements-marches/actualites/hebdo/20210121/brex...

Non le Brexit n'est pas fait. Comme le dit ironiquement Jean-Louis Borloo à propos de l'Europe : "Avant le Brexit, les Anglais avait un pied dedans, un pied dehors ; après le Brexit, c'est l'inverse".

Rares sont les cas où les Anglais ont perdu une bataille : contre les Français à Orléans en 1430 et à Fontenoy en 1745, contre les Américains à Yorktown en 1782 et à York en 1813. Mais cette fois ils vont perdre une guerre, politique et économique, contre ce qu'ils croient être un adversaire, l'Union Européenne. Alors que leur seul adversaire c'est le populisme anglais.

Wait and see. 

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Commentaires

Ton article, ainsi que de nombreux autres qu'on peut lire tant dans la presse britannique que dans la nôtre (surtout la nôtre d'ailleurs), montre une sorte de nostalgie du "bon vieux temps" d'avant le Brexit. Certains articles évoquent même un retour à un horizon plus ou moins lointain le retour du Royaume-Uni (mais le sera-t-il encore, alors que l'Ecosse donne des signes d'envie de rupture de cette "union") dans le giron européen.
Mais n'oublions pas que ce mariage a été, de tout temps, une mésalliance. Basée sur un malentendu sur le projet de vie.
Rappelons-nous : le traité de Rome (signé en mars 1957) prévoyait « une union sans cesse plus étroite entre les peuples ». Formulation assez vague mais qui ne fixait pas de limites à l'union. Déjà les signataires de ce traité n'avaient pas tous la même vision de son "étroitesse".
Mais, dès son arrivée en 1973, il était clair que le Royaume-Uni n'avait d'yeux que pour l'immense marché que son adhésion pouvait lui procurer. A lui et à ses partenaires dans le Commonwealth. Et pour rien d'autre. Notamment aucune des pourtant timides avancées sur les plans social, monétaire, militaire, etc.
Il a donc freiné des quatre fers sur tous les sujets, Margaret Thatcher n'hésitant pas à déclarer "I want my money back", ce qui montre à quel point il s'agissait d'un contrat et non d'une union.
Bref ! Depuis plus de 45 ans le Royaume-Uni s'est ingénié à mettre des grains de sable dans les rouages de l'Union européenne. Celle-ci n'en avait d'ailleurs pas réellement besoin, tant les crises ont succédé aux crises. C'est compliqué un mariage ! Même pour un couple qui s'aime d'amour.
Je n'ai donc aucune nostalgie de ce faux "bon vieux temps" et je dis "bon vent" au Royaume-Uni. Son départ peut (et a déjà) provoquer un choc salutaire, un nouvel élan de l'Union européenne.
Passée une première période d'ajustements (de leur côté comme du nôtre), le trou dans l'eau va se refermer et chacun va vivre sa nouvelle vie, n'en déplaise aux Cassandre qui prédisent le pire.

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