Où est le vice ?

Vous avez dit « crise financière » en Europe ? Pour moi, c’est surtout la crise de nos « ego ». Je m’explique :

La Grèce serait au bord de la faillite d’Etat. Je ne suis pas un expert de la finance, j’essaie d’y comprendre quelque chose, et j’ai bien du mal… mais tout de même, il y a des concepts suffisamment simples que j’arrive à appréhender.

La Grèce, comme chacun des Etats de la zone Euro, a une dette « souveraine ». Cela veut dire que si un jour l’Etat grec décide de ne plus rembourser cette dette, ou de n’en rembourser qu’une partie (ce qu’on appelle dans le jargon financier une « restructuration » de la dette), eh bien ! Personne, aucun créancier n’aura de recours. Donc quand l’état grec emprunte sur le marché financier, les prêteurs apprécient le risque d’un tel prêt et exigent, pour rémunérer ce risque, un taux en conséquence. Les emprunts grecs se négocient actuellement autour de 15% l’an. Ces taux négociés, eux, fixent la charge de la dette grecque. Il ne faut pas être grand clerc en finance pour comprendre que cette charge est insupportable pour l’économie grecque, quels que soient les efforts de rigueur et d’assainissement des finances publiques par les grecs.

Nos grands argentiers européens débattent en continu de ces problèmes. On lit des avis très pertinents d’experts, des « petites phrases » de responsables politiques, mais on ne lit aucune proposition pour sortir le système de son vice caché.

Mais où est donc le vice du système ?

Je crois que le vice, c’est tout simplement l’existence même du principe de la « dette souveraine ». Les états européens ont créé la monnaie unique, l’euro, mais n’ont pas renoncé à leur souveraineté, s’agissant de leur dette publique. Peut on imaginer, en France par exemple, qu’une région, en déficit budgétaire, annule sa dette ? Non, inimaginable, direz-vous. Mais, en Europe, c’est possible !

Quand les politiques européens  se seront fait expliquer par les grands argentiers de l’Europe que la solution est de renoncer à la souveraineté des Etats sur leur dette, alors, peut être, sortira-t-on de l’imbroglio actuel, des grandes peurs qui agitent le monde des petits épargnants, mais surtout des opportunités de spéculation qui excitent nos habiles financiers privés. Mais voilà ! Le discours politique sur l’abandon de souveraineté est-il un bon argument électoral ? Nos « ego » sont ils prêts à entendre une telle blessure d’amour propre ? Sûrement pas, et nos politiques le savent trop bien. Alors ? Une fois de plus, dans l’Histoire de la Politique, on verra de véritables « Hommes d’Etat » prendre une décision courageuse, un abandon de souveraineté, tous ensemble en Europe, et sans en référer à leurs électeurs respectifs. A quand cet événement salutaire en Europe ?

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