Les 3 ressorts du numérique professionnel

L’excellente journée annuelle du Club des Pilotes de Processus, partenaire du Club des Vigilants, a notamment permis à de grandes entreprises (IBM, Cisco, Omwave, Bull, Bosch) de donner une vue convergente de ce qu’elles vendent aujourd’hui à leurs très grands clients : l’Internet des objets, le Big Data et la Sécurité numérique.

- L’internet des objets d’abord. L’effondrement du coût d’un petit émetteur (1$) permet potentiellement à tous les objets de pouvoir transmettre des informations sur leur activité, ou en recevoir. Face à cette solution magique, le monde du numérique planche sur quels problèmes justifieraient d’équiper rapidement plusieurs dizaines de milliards d’objets. La moisson est encore modeste : une présentation d’une journée « connectée » nous présente un monde caricatural où maman rentre à la maison et trouve les produits conditionnés déjà livrés pour cuisiner des plats décidés par son réseau ; papa rentre (plus tard) et provoque le tamisage de l’éclairage et le démarrage de la télévision sur sa chaine favorite ; l’un et l’autre étant rassurés à la fois sur leurs enfants (tracés par des puces) et sur leurs vieux parents (espionnés par d’autres puces quant à la normalité de leurs mouvements et au nombre de pilules qu’ils ont pris). Il y a quelque chose de fascinant à voir qu’au début du 21ième siècle, le problème numéro 1 ne semble pas d’améliorer la communication entre 8 milliards d’hommes mais entre 50 milliards d’objets. - Cette priorité aux objets s’explique par le second moteur du numérique professionnel : le Big Data. Les besoins humains en émission et réception d’information sont désormais bien trop modestes pour nourrir l’informatique. Alors que ces dizaines de milliards d’objets génèrent et génèreront des quantités d’informations vertigineuses et des besoins de traitement encore plus vertigineux puisque la mode est au croisement des données. L’informatique imploserait sans l’internet des objets et le Big Data. Est-ce que nous avons besoin du Big Data, quand on voit notre incapacité à interpréter des données simples ? Ce n’est pas évident. Un orateur a cité le premier et plus bel exemple à ce jour du Big Data : le trading haute fréquence, qui permet de gagner de l’argent en traitant en des nano secondes des milliards d’information de marché. Probablement une des activités légales les plus perverses de ces dix dernières années. La finance de marché montre d’ailleurs l’autre danger que crée le Big Data : l’illusion de comprendre la réalité à travers des modèles gigantesques. - Troisième priorité du numérique : la sécurité. Les dépenses de sécurité numérique sont fortes et devraient s’accélérer. En cause ? Le Big Data et l’Internet des objets, bien sûr. L’Internet des objets, parce qu’il met sur le net des monceaux d’informations potentiellement confidentielles. Et le Big Data parce qu’il amène à croiser des informations d’entreprise et des informations clients, mettant en risque l’entreprise, ses clients et mêmes les autres entreprises (si on vole les codes du client avec l’entreprise A, il risque d’avoir les mêmes codes avec l’entreprise B…). La boucle est parfaite : Internet des objets, Big Data et Sécurité numérique s’alimentent l’un l’autre et devraient permettre à l’industrie numérique professionnelle de rester en croissance dans un monde où la capacité de traitement double tous les 18 mois. Ce sont des tendances lourdes, à intégrer à toute prospective sociale, et dont les conséquences risquent d’être gigantesques et pas forcément positives.

Share

Commentaires

Merci pour ces deux liens e surtout pour le dernier de B. Bayart que je trouve fantastique de clarté ... un grand Monsieur !!

Pour compléter le sujet d'une façon plus ludique, Sky et sa chaîne Youtube vous propose l'avis de de Gilles Babinet sur "les Big Datas", ancien responsable des enjeux de l’économie numérique pour la France auprès de la commission européenne.

Cette vidéo est sponsorisée par Korben.info (1,5 millions de visiteurs uniques/mois) et le cabinet de recrutement de Hacker "YesWeH4ck".

http://www.youtube.com/watch?v=m0ha0aN1cSU

Pour approfondir votre prisme de lecture, je vous propose aussi la vidéo de Benjamin Bayart sur la neutralité du net.
Idem pour les sponsors.

http://www.youtube.com/watch?v=_lrC9Ydh3Fo

Sky

Ajouter un commentaire