Charlie : il nous manque des sémiologues pour comprendre

tsemioLes assassinats de Charlie et de l'hyper de Vincennes, faisant suite à d’autres, perpétrés par de jeunes français, ne peuvent pas s’expliquer, je pense, par des considérations uniquement sociologiques. C’est, beaucoup plus fondamentalement, le problème de nos cultures qui est posé. Ce qui dépasse largement le cadre français.

C’est notre monde de consommation d’instantanéité et d’images qui est en cause.

Dans ce monde qui ne sait plus symboliser, dans ce monde où manque le temps du recul et de la réflexion, où tout se vit au premier degré, les gens les plus fragiles, notamment des jeunes, cherchent un peu de transcendance là où ils peuvent. C’est l’époque des gourous. Ils cherchent à se dissoudre dans une appartenance. Dans une société où ils ne savent plus quelle est leur place, ils trouvent ainsi ce qui leur semble être une place.

Une fois embrigadés, les plus crétins obéissent comme des robots, marchent et tuent. Pour eux ce n’est pas la réalité, ce n’est pas très grave ; ils sont dans un scénario de jeu vidéo ; ils sont de l’autre côté du miroir. Comme les gamins qui giflent un enseignant ou un autre représentant de l’autorité et se filment. Ils le voient comme une sorte de jeu un peu transgressif qui met à mal l’autorité en une sorte de cache-cache bien rigolo pour épater les copains.

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