Mes 50 Années avec Marc Ullmann

OptimismeMarc m’a une fois dit une chose qui à l’époque m’a un peu choqué par sa franchise et sa nature simpliste - qu’il s’intéressait plus aux idées qu’aux hommes. Quoi que ce propos ne fasse pas justice à la complexité de ce personnage profondément humaniste, après réflexion j’ai du admettre qu’il abritait une part de vérité.

Et je crois que sa vérité est liée à une autre phrase que Marc répétait souvent : que dans la vie il n’y avait pas d'autre choix que d’être optimiste.

Je crois que pour Marc, les idées étaient ce qu’il y avait de plus beau dans la nature humaine, justement parce que c’est à partir des (bonnes) idées (et une juste mesure de vigilance !) que l’on peut avoir espoir dans l’avenir et donc un certain optimisme à l’égard du sort humain. Marc lui-même étonnait par sa capacité de production d’idées riches, innovatrices et toujours adaptées aux besoins du moment. De cette façon, au fur et à mesure des années Marc a accru par son travail la quantité d’optimisme à la disposition des Français et des citoyens plus lointains.

J’ai rencontré Marc pour la première fois il y a au moins 50 ans à Washington, où il faisait la connaissance de mon père qui travaillait à la Maison Blanche de Kennedy en tant que conseiller économique. J’étais un gosse de 7 ou 8 ans, mais je garde un souvenir marqué de la visite de ce Français (le premier que j'avais vu mettre pied dans notre maison) animé, angulaire, et souriant. C’était plus ou moins le moment où je commençais à apprendre le français à l’école et la présence de Marc a renforcé un sentiment un peu vague, bien sûr, mais non moins réel que la France offrait quelque chose d’intéressant.

Marc devenait un hôte généreux, un conseiller, et enfin un compagnon de route pendant mes maints séjours et visites à Paris. Ma « certaine idée de la France » est indivisible de ce que Marc et moi avons vécu et entrepris ensemble, mais surtout la manière dont nous nous sommes amusés en tant qu'amis.

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