La zone euro vue de New York

Le “ Pacte de Compétitivité ” prôné par la France et l’Allemagne pour sortir la zone euro de ses troubles n’est pas sans attraits.  Par exemple, la reconnaissance mutuelle des diplômes est une bonne idée qui rendrait l’économie européenne plus flexible et plus performante.

De manière générale, l’Europe a besoin de plus de gouvernance économique pour faire marcher la gouvernance monétaire déjà existante dans la forme de l’euro.

Mais pourquoi “ compétitivité ”?  Un mot qui certes peut décrire l’ambition d’une société industrielle  mais qui parait un peu étrange au niveau d’un pays et a fortiori comme mot d’ordre pour les 17 pays de la zone euro. Parce que compétitivité pour un pays ou groupe de pays ne peut avoir qu’un sens, la capacité de générer des excédents commerciaux vis-à-vis du reste du monde. Pourtant la croissance économique a une valeur en soi, qu’elle vienne des exportations ou de sources internes.

Le problème  principal de la zone euro n’est pas sa position commerciale dans le contexte global mais son faible taux de croissance. La zone euro est commercialement en équilibre avec le reste du monde.  Par contre, avec son taux de croissance à long terme de 1,5  % – la moitié de celui des Etats-Unis – l’ambition numéro un de l’Europe devrait être de trouver de nouvelles sources de dynamisme économique.

Pour cela, il faudrait, en premier lieu, libérer le secteur des services en Europe car le plus grand écart entre les Etats-Unis et l’Europe est dans le taux de productivité des services. Pendant que les pays de la périphérie (Grèce, Irlande et autres) endurent l’austérité, l’Allemagne (et pas seulement elle) devrait démanteler les barrières aux investissements productifs, que ce soit dans les professions, les ventes au détail, la pharmacie, la poste, ou la banque. Des mesures qui doperaient la croissance et, avec elle, le niveau de vie et l’emploi.

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