Les clones ont-ils une âme ?

La science nous apprend qu’un corps humain comprend environ 60.000 milliards de cellules et qu’à l’intérieur de chaque cellule l’ADN inclut plus de 3 milliards de bases. A ce niveau d’infiniment petit, notre raison vacille et les « pourquoi pas ? » métaphysiques surgissent. L’idée affleure que « l’âme » pourrait être une particule infiniment petite qui, à la mort, rejoindrait « l’au-delà ».

Quel « au-delà » ? Chaque religion, chaque culte, chaque tradition, chaque tribu et même chaque individu, peut en avoir sa conception propre. Et, selon la conception que l’on s’en fait, cet « au-delà » pourrait être ou bien réservé à l’espèce humaine, ou bien accessible à tout être de nature, c’est-à-dire à tout être issu de reproduction naturelle sexuée ou non.

Mais alors, quid d’un clone et, en particulier, d’un clone humain s’il en existe un jour ? Jusqu’à quel point pouvons-nous nous permettre de transformer la nature en total artefact ? Où devrions-nous placer la limite ? Et comment faire pour que cette éventuelle limite soit respectée ?

La science pousse à l’optimisation biologique comme la finance à l’optimisation fiscale. Faute d’impératifs moraux, transcendants, catégoriques, la lutte contre les paradis fiscaux est loin d’être efficiente. Faute de tabous dérivés de la métaphysique, on peut craindre que celle à mener contre d’éventuels paradis biologiques ne soit pas plus efficace.

Le danger existe que des « chimères » envahissent le réel et qu’il y ait, par exemple, des hybrides voués à telles ou telles taches. Pour l’éviter, mieux vaudrait que chacun croie à l’existence de l’âme. Il ne s’agirait plus seulement, comme dans le pari de Pascal, d’assurer un salut personnel mais de sauver notre avenir collectif.

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