La plaie afghane

090908-Afghanistan.jpgMettez-vous à la place d’un Afghan qui, même s’il est Tadjik ou Ouzbek et condamne les excès commis par des Talibans Pachtounes, voit des soldats occidentaux chercher à dicter l’avenir de son pays.

Il se dit que, tôt ou tard, les étrangers partiront alors que les Pachtounes, qu’ils soient ou non Talibans, seront encore là. S’il n’y a pas de gouvernement national crédible, il préfèrera ménager son avenir plutôt que faire figure de collabo. Moralité : si l’on veut peser sur le destin d’un pays lointain, il faut être sûr de pouvoir rester le temps qu’il faudra. Est-ce vraiment sur pour l’Afghanistan ?

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Commentaires

Effectivement, l’erreur fatale serait de croire que les Afghans peuvent se contenter d’un Etat de droit au rabais. Le croire, c’est faire le jeu des insurgés qui misent autant sur leurs capacités de nuisance, de plus en plus réelles, en s’attaquant par exemple aux circuits logistiques de l’OTAN, que sur la déception des Afghans à l’égard du gouvernement en place.

En réalité, à partir de maintenant, la vraie question n’est plus de savoir comment on va quitter l’Afghanistan, il est trop tard, mais comment on va y rester et pourquoi ? En l’absence de réponse rapide et « qualitative » à cette double question, le risque d’enlisement deviendra malheureusement inévitable avec toutes les incertitudes géopolitiques et les tragédies humaines qui s’y rattacheront.

Augmenter les effectifs militaires en Afghanistan dans la seule crainte d’échouer n’est pas en soi une solution mais une fuite en avant qui ne résistera pas au redoutable jeux des alliances locales. Si nouvelle stratégie militaire il doit y avoir, elle doit impérativement être porteuse de sens pour la population locale et autoriser une nouvelle dynamique politique pleinement assumée par le gouvernement afghan et les pays de la coalition avec le soutien de l’Union Européenne.

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