Corée du Nord : le moment de changer de logiciel ?

La Corée du Nord vient de tirer son nième missile balistique, aussitôt suivi des nièmes condamnations unanimes des grandes puissances. Auxquelles il convient désormais d'ajouter les tweets de (vagues) menaces auxquels le Président Trump nous a habitués.
L'ONU vient de renforcer les sanctions économiques contre le pays. Quelles chances ont-elles de faire plier les dirigeants nord-coréens ?

Car, soumis depuis des décennies à un embargo sur les armes et à un arsenal impressionnant de sanctions économiques et financières, le pays résiste, multiplie les provocations (« rayer les Etats-Unis de la carte »,...) et défie les grandes puissances nucléaires, y compris son amie la Chine. On constate, une fois de plus, l'inefficacité de telles mesures et l'incapacité de l'ONU à faire respecter ses résolutions.
Et puis, naturellement, on peut se poser la question de la légitimité des grandes puissances nucléaires à interdire, de façon unilatérale, à un pays qui le désire et se sent menacé, de développer sa propre défense nucléaire...

Alors, que faire ?

L'option militaire semble peu probable. La Chine verrait sa crédibilité gravement compromise si elle laissait les USA agresser son voisin dans une région où elle prétend exercer son leadership. Pour autant elle ne doit pas envisager avec sérénité d'avoir un voisin doté de l'arme nucléaire. Mais on imagine mal qu'elle intervienne par les armes. Elle pourrait utiliser l'arme économique : les échanges avec la Chine représentent 90% des exportations nord-coréennes. La récente résolution de l'ONU va dans ce sens. Pourtant, on peut douter de l'efficacité d'une telle mesure qui risque, si tant est qu'elle soit appliquée, de plonger davantage encore le peuple nord-coréen dans la misère. Sans pour autant inciter les dirigeants, qui se sentent menacés, à négocier.

Reste l'option diplomatique. Mais, pour se parler il doit exister une forme de respect. Cela disqualifie les USA qui n'ont toujours exprimé que menaces et mépris à l'égard des dirigeants nord-coréens.
N'y a-t-il pas là une carte à jouer pour notre Président ? Il a manifestement de l'appétence et du talent pour cela (cf. l'accord de principe qu'il a obtenu de la part des belligérants libyens). Il est apprécié tant par Xi Jinping que par Donald Trump. Il n'a pas de passif vis-à-vis des très chatouilleux dirigeants nord-coréens. Ce serait audacieux, la Corée ne faisant pas partie de la zone d'influence française.

Le temps ne serait-il pas venu de changer notre logiciel et que la France prenne une initiative pour ré-ouvrir le dialogue entre la Corée et le reste du monde ?

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