Cessons de parler de Musulmans !

Lorsqu’on parle des Européens ou des Occidentaux en général, on pense Américains, Canadiens, Italiens, Français, Allemands … Il arrive certes que l’on fasse allusion aux racines judéo-chrétiennes des Occidentaux mais personne ne s’avise à parler de chrétiens, sauf peut-être les islamistes qui les voient carrément en "croisés".

Parallèlement, dans les médias on parle de Maroc, de Syrie, d’Algérie, d’Indonésie, de Tunisie, de Turquie, d’Egypte, d’Iran, d’Ouzbékistan, de Qatar ou d’Arabie Saoudite … Mais dès qu’il s’agit des immigrés ou des Français d’origine de certains de ces pays, on ne parle plus, même dans les journaux dits de référence, que de musulmans.

Pour ma part, je connais des Algériens, des Tunisiens, des Marocains (ou Français d’origine des ces pays), pour ne citer que ceux qui représentent la grande majorité des ressortissants extra-communautaires. Certains sont athées, d’autres croyants mais non pratiquants, des croyants pratiquants un dixième, un quart ou à moitié, des croyants pratiquants extrêmement sourcilleux sur la laïcité

Les enfermer, même par les mots, dans une camisole purement religieuse, sert, à mes yeux, le dessein des islamistes qui souhaitent abroger les histoires, particulière de chaque pays et singulière de chaque individu, et rêvent d’un nouveau califat régi par leur propre vision de l’islam. C’est aussi les enfermer dans une "communauté" alors qu’on ne cesse de s’inquiéter du communautarisme !

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Commentaires

Très juste, et cela me pousse à faire une alerte sur le caractère choquant de la nouvelle galerie "islamique" du Louvre ! A suivre...

Je suis tout à fait d'accord avec ce point de vue. Il faut en effet cesser (= nos médias devraient cesser) ces références religieuses qui font partie de la sphère privée de chacun d`entre nous. Comme beaucoup d`entre nous j`ai des amis musulmans. Ils se définissent comme français avant que d`être musulmans.
Il est vrai que les foules que l`on nous montre à la télévision au Moyen-Orient par exemple, et que l`on interroge, font à peu près systématiquement référence à leur religion. Pour autant que savons-nous de la grande majorité des silencieux, ceux que, justement, on n`entend jamais. Se définissent-ils comme syriens, palestiniens, égyptiens ou comme musulmans ?
Pour compléter ce point de vue contre le communautarisme, que dire des références ethniques, à peu près systématiques, de nos médias lorsqu`ils rendent compte d`un fait divers : "un individu d`origine maghrébine" ou "d`origine africaine"... Faudra-t-il attendre que nous soyons tous métissés pour ne plus entendre cela ?

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