France : une occasion ratée de faire montre de "Soft Power"

Ebola a fait près de 5000 morts depuis son apparition en mars dernier. Essentiellement au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée. Pour des raisons historiques, les Etats-Unis interviennent au Liberia, la Grande Bretagne en Sierre Leone et la France en Guinée. Or à ce jour, même s’ils sont loin d’avoir atteint leurs objectifs, les deux premiers ont d’ores et déjà déployé des moyens conséquents pour endiguer l’épidémie. La France, quant à elle, est à la traîne.

Certes, dira-t-on, la France, à la différence des deux autres pays, est déjà engagée sur le plan militaire au Mali contre les djihadistes et en Centrafrique. Mais n’oublions pas qu’Ebola, comme le terrorisme tue ; Ebola "voyage" et ne fait pas de tri dans la contamination des personnes. La France se serait grandie en mettant des moyens à la mesure de la catastrophe subie par ces pays. Impliquée dans deux conflits sur le continent africain, notre armée aurait pu et dû montrer à cette occasion qu’elle peut être à la pointe aussi dans cette guerre contre Ebola. En un mot : faire montre de "Soft Power".

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Commentaires

Complètement d'accord, pour une fois qu'on avait l'occasion d'envoyer autre chose que des militaires on en a pas profité !

En fait, cher Jean-Luc, ce sont les GI, 1000 à pied d'oeuvre, 3900 d'ici fin décembre, qui sont en charge de la construction
de centres de soins au Liberia aidés de 135 experts civils pour la
formation médicale et paramédicale.

Les Britanniques ont déjà 750 soldats à l'oeuvre en Sierra Leone pour les mêmes objectifs (1000 dans un mois), un navire hôpital au large des côtes en support...

La France, qui doit surtout
déployer des moyens dans la Guinée forestière d'où est parti le virus
est vraiment à la traîne. Et ce sont les militaires, considérant qu'ils sont assez sollicités ailleurs, qui biaisent. Or, seuls les militaires ont l'expertise de monter des centres de soins, des hôpitaux de campagne ... dans des délais très courts. La réactivité en cas d'épidémie étant le meilleur moyen de la contenir. Une occasion pour l'armée française de montrer qu'elle réagit vite aussi en cas de catastrophe sanitaire.

On peut également déplorer le manque de réaction de l'Europe en tant que telle. On nous parle toujours d'un espace de 450 millions de consommateurs mais pour ce qui est de mobiliser des militaires, à hauteur de ce que font les Américains au Libéria, pour endiguer un fléau de ce type, c'est le silence radio.

Amitié

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