Nécessaires redéploiements

Il y a moins d’élèves aujourd’hui dans les écoles primaires et secondaires d’Europe qu’il y a cinquante ans. Paradoxalement, il y a davantage d’instituteurs et de professeurs. Les ministres des finances s’étonnent ou font semblant.

Ils omettent de rappeler que les élèves ont changé et que, dans certains quartiers réputés difficiles, l’encadrement pédagogique s’avère insuffisant. Pour obtenir des résultats, le rattrapage au compte-goutte ne suffit pas. Dans de nombreux cas (hélas !), il faudrait carrément doubler les effectifs. Budgétairement, c’est inconcevable si la définition des postes et des carrières reste figée.

En France, plusieurs ministres successifs de l’Education Nationale se sont émus de la lourdeur de l’Administration centrale et ont souligné l’intérêt qu’il y aurait à déconcentrer en souplesse (« à dégraisser le mammouth », selon l’expression contestée de Claude Allègre).

Le problème n’est ni spécifique à l’éducation ni confiné à la France. Il se pose dans tous les pays où le mode de gestion des personnels administratifs, quels qu’ils soient, reste rigide. Les pays scandinaves ont mis plus de dix ans à remodeler leur système. Maintenant, les agents de l’Etat, des collectivités territoriales et de certaines entreprises publiques peuvent franchir les frontières de la routine.

Pour les usagers, le service rendu est meilleur. Pour la compétitivité économique des pays, le gain est palpable.

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