Merci à ... la Chine

Comment la Chine, nouvelle super puissance, se comportera-t-elle dans le « concert des nations » ? C’est une des inconnues majeures des prochaines années.

Jusqu'à présent l’attitude de la délégation chinoise au G 20, parfois qualifiée de « passive », ne donne pas beaucoup d'indications. En sera-t-il autrement à Séoul, en novembre ? Peu vraisemblable.

La réponse instinctive à la question est souvent teintée d'inquiétude. En effet, la Chine a entrepris de bâtir une puissance militaire et, notamment navale, de grande puissance. La Chine semble peu sensible aux exhortations répétées des Etats-Unis et de l'Europe qui critiquent régulièrement la sous-évaluation de sa monnaie. La Chine accapare les matières premières sans se soucier des autres, etc.

Pourtant, ceux qui pratiquent la Chine dans les réunions internationales, notamment du côté français, ne semblent pas inquiets et ont même tendance à voler à son secours quand elle est critiquée. Ainsi, à un récent colloque organisé par le Centre d'Analyse Stratégique (qui remplace un peu l'ancien Commissariat au Plan auprès du Premier ministre), l'économiste Daniel Cohen a proposé une interprétation de la passivité chinoise ressemblant assez au « benign neglect» qu'appliquent les Etats-Unis à la gestion du dollar. « La Chine est passive parce qu’elle sait que les autres devront s'adapter », a-t-il dit en substance. Benoît Coeuré, directeur adjoint du Trésor, a immédiatement réagi : « La Chine n'est pas passive, elle fait beaucoup. En soutenant sa demande intérieure elle a grandement contribué à la reprise mondiale ». Il n'est pas le seul à souligner le rôle majeur qu’a eu le maxi plan de relance Chinois pour sortir l'économie mondiale de l’ornière après les bêtises des banquiers occidentaux et notamment américains. Eric Chaney, chief économist de AXA group ne dit pas autre chose. En somme la Chine ne fait pas de grandes déclarations au G20 mais qu’importe ? Elle agit. Les avancées obtenues par la préparation d'un sommet du G20 se débloquent souvent « juste avant », souligne Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi.

La Chine sait entendre quand la situation est vraiment grave. Qui se souvient qu'elle a tenu bon et n’a pas dévalué au moment de la crise asiatique de fin 1997 ? Personne, sauf quelques responsables de haut niveau n’est-ce pas Dominique Strauss-Khan ? n’est ce pas Jean-Claude Trichet ? - qui ont vécu quelques jours dans la terreur de ce qui se serait passé si la Chine avait suivi le mouvement des autres économies asiatiques. En relançant il y a quelques mois comme en ne dévaluant pas en 1997 la Chine a sans doute défendu au mieux ses propres intérêts aussi. Mais quel est le grand pays qui se sacrifie au nom de l'intérêt collectif ?

Share

Commentaires

"La Chine sait entendre quand la situation est vraiment grave." et la France a Honte et courbe l’échine.

Ajouter un commentaire