Les « indignés » contre TINA

Les mouvements populaires spontanés, qui font tomber des dictateurs dans le monde arabe et des gouvernants en place (de gauche comme de droite) dans les pays européens, ne choisiront sûrement pas TINA pour les guider.

TINA, pour « There is no alternative », est le surnom octroyé à l’ex-Première Ministre britannique Margaret Thatcher qui, pendant la dizaine d’années où elle gouverna, a répété qu’il n’y avait pas d’autre politique possible.

Lorsqu’en Afrique des dictateurs s’accrochent au pouvoir en disant « C’est moi ou le chaos ! » mais ne peuvent plus nourrir leurs peuples ; lorsqu’en Europe des gouvernements démocratiques de toutes étiquettes conduisent tous une même politique d’austérité face à la crise économique et au surendettement public ou privé, ces mouvements de rues ne l’entendent pas de cette oreille et se disent « indignés »!

Dans le premier cas, ils réclament de nouvelles institutions avec des élections démocratiques libres et transparentes. Dans le second, où les institutions représentatives apparaissent à bout de souffle, ils veulent une démocratie plus directe, plus participative, plus juste et mieux contrôlée.

Il n’est pas sûr qu’ils échappent in fine, les uns et les autres, à des politiques économiques rigoureuses, au besoin de plus d’épargne, plus d’impôt et moins de consommation, car il faut bien régler les dettes du passé et libérer des ressources pour l’avenir. Du moins, si satisfaction est donnée à leurs revendications démocratiques, peut-être admettront-ils, assumeront-ils, sans l’appeler TINA, qu’il n’est pas d’autre politique possible …

Plus de démocratie peut rendre plus de rigueur plus acceptable !

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