Échangeons nos collèges et nos lycées

Troisième proposition du Club des Vigilants après son Manifeste sur l’insuffisante intégration de certains descendants d’immigrants. Réagissez. Commentez. Discutez. Quatrième proposition publiée bientôt : Favorisons la compréhension des autres cultures par l’école pour aider l’élève à s’intégrer.

 

Échangeons nos collèges et nos lycées

Pour éviter la ghettoïsation du pays entre quartiers peuplés par des personnes majoritairement aisées et socialement insérées et des quartiers dits défavorisés où une large part de la population est d’origine immigrée, il est proposé de forcer les populations de jeunes élèves à se côtoyer.

Bénéfices attendus :

Représentation réelle de l’autre au-delà des fantasmes qui bourgeonnent en milieu clos (de part et d’autre).

Constat par les élèves issus de quartiers défavorisés que l’enseignement est le même pour tous et que seul l’investissement individuel et familial dans l’éducation fait la différence.

Constat par les élèves issus de quartiers aisés que des élèves de « capital socio-culturel » soit plus faible, soit différent ont les mêmes aptitudes et le même potentiel de succès.

Imprégnation de la culture dominante par les élèves de quartiers défavorisés.

Connaissance par les élèves de quartiers aisés des déterminants culturels des élèves issus de quartiers défavorisés.

En d’autres termes réalisation du brassage disparu lors de la suppression du service militaire.

Modalités :

Les permutations s’effectuent par demi-classes. Dans une classe donnée, la moitié de l’effectif est envoyée dans l’établissement d’accueil et l’autre demi-classe reçoit les élèves en provenance de l’établissement correspondant.

Sur deux années scolaires différentes, 3ème et première par exemple, les demi-classes d’un établissement de quartier aisé seront scolarisées dans un établissement de quartier défavorisé et réciproquement.

Sur les deux années de l’échange, chaque élève aura été envoyé et aura reçu.

La durée suggérée est de trois semaines. Suffisamment longue pour contraindre les élèves à se frotter et à se mêler à l’autre demi-classe. Suffisamment courte pour que familles et élèves n’aient pas le sentiment qu’il s’agit d’une nouvelle carte scolaire autoritaire et inversée.

La permutation interviendrait à période fixe, par exemple les trois dernières semaines de janvier, et les programmes à enseigner à cette période de l’année devront être identiques dans toutes les matières. La liberté pédagogique des professeurs de retarder ou d’avancer dans la progression du programme à cette période sera restreinte afin qu’aucun élève ne soit privé du bénéfice des sujets de la matière enseignée ou ne soit en situation d’y être confronté deux fois.

Les établissements objets de la permutation devront être connectés à des réseaux de transports en commun rendant la permutation acceptable en termes de temps de transport, si possible sur une même ligne de bus ou de métro.

Les professeurs ne devront pas changer de méthodologie et de système de notation ce qui permettra de se rendre compte si l’école est effectivement la même pour tous et si les différences de niveau sont le fait de la population d’élèves ou de la valeur des professeurs.

La permutation sera obligatoire.

Dans la mesure où il s’agit d’une mesure d’organisation qui ne met pas en jeu de recrutements ou de nouveaux locaux elle n’induit pas de nouveaux coûts.

Limites :

La permutation n’a de sens que dans des territoires hétérogènes. Permuter pour retrouver son alter ego est d’intérêt limité. Elle devra être mise en œuvre dans des régions où cette hétérogénéité est constatée. Typiquement les grandes villes dotées de banlieues importantes et d’un système de transport en commun développé.

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