Les histoires de famille, on n’en parle pas…

On connait la liste des banques dangereuses pour la collectivité parce qu’elles sont trop grosses : les banques qui sont « trop grosses pour faire faillite » (too big to fail). La France peut être fière, nous sommes le pays au monde qui a le plus de banques dangereuses, après les Etats-Unis : 5 ! (contre 2 seulement en Allemagne).

Lesquelles ? BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Banque Populaire Caisse d’Epargnes, et Dexia. Ce sont les banques dont on sait que le contribuable devra les sauver si elles ont un problème. En fait, sur ces 5 banques, il y en a une que le contribuable a DEJA du sauver deux fois, c’est Dexia

J’ai déjà parlé de Dexia (1) dans ces Belles Histoires. J’en ai parlé parce que pratiquement personne d’autre n’en parle. Cela pourrait pourtant nous coûter des dizaines de milliards, mais : MOTUS ! Un exemple amusant dans le journal Challenges de cette semaine. La journaliste, Irène Inchauspé, interroge courageusement le patron de la Caisse des Dépôts, Augustin de Romanet, sur la faillite de Dexia, le principal scandale financier français (par la taille) des cinq dernières années. Et savourez la réponse du banquier (c’est la journaliste) :  « Sur les raisons de ce désastre bancaire, il ne s’étendra pas. « C’est comme dans les histoires de famille, explique-t-il. Lorsque les grands-parents ont fait des bêtises, on n’a pas très envie d’en parler ». » On croirait qu’on parle du grand père collabo d’il y a 60 ans. Pourtant le dernier sauvetage Dexia date de moins de 6 mois ... Mais dans le petit monde financier français, on ne parle pas des histoires de famille désagréables.

(1) A lire :  Quand un banquier spéculateur perdra-t-il sa légion d'honneur ?

D’autres chroniques sur   « Les belles histoires de la Finance spéculative » sont à  retrouver sur Facebook.

 

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