Les beaux jours d’Areva

071029-Areva.jpgHier décriée par les écologistes et boudée par les capitalistes, l’énergie nucléaire est en train de gagner sur les deux tableaux.  Côté écolos, les oppositions persistent mais ne font plus l’unanimité : la crainte du réchauffement climatique joue en faveur des centrales qui ne rejettent pas de Co².

Côté investisseurs, la hausse des prix du pétrole et du gaz rend le nucléaire attractif. La construction des centrales coûte cher (et coûtera encore plus cher si l’on veut accroître les protections contre le risque terroriste) mais l’exploitation est si bon marché que la rentabilité s’annonce bonne.

Areva, leader mondial, a de beaux jours en perspective. L’EPR se vend sur tous les continents. Le marché ne cesse de croître. Pas étonnant que l’entreprise allemande Siemens tienne à sa participation et qu’Alsthom, Bouygues et Total aient un strabisme convergent.

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Commentaires

Votre texte est si synthétique et complet, cher Marc, que je ne vois pas ce que je pourrais rajouter sans que cela passe du constat indiscutable à un jugement de valeur.

Je me borne donc à vous dire ce que je pense.

Areva est un objet unique au monde : il réunit, de l'extraction du minerai au conditionnement des déchets les plus dangereux, toute la chaine de l'industrie nucléaire qui est composée, comme tout le monde le sait de maillons aussi considérables que l'enrichissement de l'Uranium ,la fabrication des combustibles, la construction des centrales ,le retraitement qui conduit notamment à la production des Plutonium allant dans les "MOX",le conditionnement des combustibles et des déchets etc.

Nulle part au monde n’existe un tel ensemble dans une seule main QUI NE PEUT ÊTRE QUE CELLE DE L'ETAT. Ce regroupement n'a d'ailleurs été rendu possible que par le retrait du capital de Framatome de son actionnaire industriel et l'achat de ses actions par l'Etat ce qui a permis, en réunissant Framatome et Cogéma de constituer Areva.

Quoiqu'on puisse en penser, même au sommet de l'Etat, il serait incompréhensible que la part publique descende dans Areva au dessous de la grande majorité (66%), ce qui laisse un disponible de 13% pour admettre des impétrants.

Evidemment, cela n'est probablement pas à la hauteur des appétits mais il faut dire sans langue de bois qu'il n'y a pas de synergie entre Alstom et Areva et que donner un rôle de leader dans un ensemble tel qu'Areva à un Entrepreneur de travaux publics, aussi brillant soit-il dans son métier, relève du gag.

Le cas de Total est différent. Des synergies peuvent exister au niveau de la mine, mais c'est tout de même un maillon très partiel de la chaine. Si Areva était à vendre, Total pourrait peut-être se l'offrir mais Areva n'est pas à vendre, en tout ou en partie et j'espère qu'il ne le sera jamais.

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