Retour vers le passé ... l'âge des insectes

An Aedes albopictus female mosquito feeds on a human blood meal. Photo by James Gathany, Centers for Disease Control and PreventionQui prend encore le temps d’écouter les anciens nous décrire leur condition de vie ? Qui se souvient des famines et des maladies qui ravageaient nos contrées ? Qui se souvient de ce combat quotidien et en désespérance de nos grands-parents contre les insectes, ravageurs et maladies de tout poil.

A Sète, petit port charmant, mon beau père alors enfant allait à l’école avec des chaussettes sur les mains en guise de gants tellement il y avait de moustiques.

Pourtant, en ce mois de janvier 2014, les despotes éclairés de l’écologisme ont décidé qu’il nous fallait revenir au bon vieux temps de la prohibition. Ils ont fait voter la loi Labbé.

La loi Labbé comprend trois articles :

- l'article 1er interdit, à compter du 1er janvier 2018, aux personnes publiques (État (parcs nationaux), régions (parcs naturels régionaux...), communes, départements, groupements ainsi que les établissements publics) propriétaires d'un domaine public ou privé, d'utiliser des produits phytopharmaceutiques, à l'exception des préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP), pour l'entretien des espaces verts, de forêts et de promenades ;

- l'article 2 dispose que la mise sur le marché, la délivrance, l'utilisation et la détention des produits phytopharmaceutiques à usage non professionnel sont interdites, à compter du 1er janvier 2018 ;

- l'article 3 demande au gouvernement de produire un rapport sur les freins tout à la fois juridiques et économiques qui empêchent le développement de la fabrication et de la commercialisation des préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) avant le 31 décembre 2014.

On oppose ici le synthétique et le naturel, diabolisant le premier et donnant un a priori bénéfique au second sans l'étayer par des arguments scientifiques solides.

En fait, ce qui est vraiment préoccupant c’est cette tyrannie du global.

On décide sans prendre en compte les conséquences, sans vraies études d’impacts, tout en sachant ou en feignant de ne pas savoir (cf. l’article 3) qu’il n’y a pas de solutions de remplacement, les PNPP n’étant pas du tout efficaces (si c'était le cas, elles seraient déjà sur le marché). On y parle en effet de freins juridiques et économiques mais pas du tout des freins techniques comme le manque d’efficacité des PNPP.

S’agit-il de bêtise, d’ignorance, ou d’une volonté délibérée de nuire ?

S’il est vrai qu’il n’y a pas de vérité absolue, cela vaut aussi, je crois, pour cette loi de compensation inique vautrée dans un dogmatisme de salon, bien loin du terrain et d’un réel pragmatisme.

Les produits phytopharmaceutiques ne seraient-ils là que pour nous empoisonner ? Comment allons-nous traiter les problèmes liés aux moustiques et maladies associées (paludisme, dengue, chikungunya), aux poux de nos chérubins, tiques du chien, puces, blattes, termites, aux mouches, guêpes, aux rongeurs, sans parler de l’entretien de nos jardins floral ou légumiers ? Faudra-t-il faire systématiquement appel, et c’est bien de cela qu’il s’agit, à des professionnels (avec les coûts qui y sont associés) pour régler des problèmes privés ?

Mais bien sûr, tout progrès mérite quelques sacrifices … mais s’agit-il vraiment de progrès ?

 

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