Qui a peur de la déflation ?

Nous voilà à présent 15 ans après le lancement de l’Euro et 7 ans après le début de la crise de 2008 et il n’est pas un français qui ne prennent un instant au sérieux le risque de déflation tel que présenté par les médias et les gouvernants. Qui le pourrait ? Avec le passage du Franc à l’Euro, nous venons en effet de vivre une période d’inflation galopante où les prix des biens communs et des services, quels qu’ils soient, ont tous été au minimum multipliés par 8 et quand je dis 8, cela représente bien 800% d’augmentation par rapport aux prix d’origines.

Dans un de mes articles antérieurs, je relatais le sentiment d’inflation d’après Euro, comme vécu dans différent pays européens. La comparaison était édifiante, si pour un allemand cela correspond à un coefficient 2 à 3 entre le Mark et L’Euro, pour italiens et espagnols le coefficient passe à 4 alors qu’il s’agissait de Lires et de Pesetas. Le coefficient français estimé à 8 va donc bien delà du vécu moyen européen. Alors, et si tant est qu’elle soit vraie, la déflation ne peut-elle pas être considérée par les français que comme un léger rattrapage, sans commune mesure par rapport au désastre inflationniste vécu ? De plus, chacun d’entre nous continue au quotidien à voir augmenter les prix, de l’énergie, des transports et des biens de consommation courante, ceci sans parler des taxes et impôts divers. Jour après jour, nos portefeuilles sont touchés, pendant qu’en parallèle on nous parle d’une soi-disant déflation et de ces maux qui seraient pire que la peste noire. On veut nous faire peur ! En effet, les taux d’inflation, tels qu’annoncés officiellement, fleurent bon avec le zéro. Sans doute assommés par les flots d’information sans intérêt qui nous chloroforment, nous ne sommes même pas surpris de l’écart existant entre notre réalité vécue et ces chiffres ridicules. Se pose alors la question de ce fameux calcul du coefficient d’inflation. Pourquoi et comment peut-il être si éloigné de notre réalité ? Voici un exemple pris dans les grandes surfaces et que je pourrais appeler « la valse des standards ». La liste des produits pris en compte pour le calcul du taux d’inflation est, entre autre, la liste des produits de base du soit disant « panier de la ménagère ». Ces produits existent bel et bien sur le papier mais où peut-on les trouver et qui les achètent encore ? Le produit de base, à la condition qu’il soit présent sur les rayons, disparait, car noyé dans un flot de produits similaires mais à l’apparence améliorée (marquetés, sur-marquetés, reconditionnés et ceci tous les six mois) et donc toujours plus chers. De plus, bien malin le client qui le trouve car il est bien souvent placé hors de portée du consommateur. Résultat, il n’est qu’exceptionnellement acheté. Le « panier de la ménagère » est un panier de dupe et le calcul s’y référant ne se fait donc en ne considérant que des produits virtuels. Dans le même temps une nouvelle mode est apparue, la mode de la Marge. Il faut qu’elle soit conséquente et supérieure à 60%. Vendre peu mais avec une forte marge, semble préférable au vendre plus avec une marge acceptable. Je reviendrai bientôt sur le sujet …

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