L’Empire contre attaque

Dans le premier numéro de sa nouvelle formule, le 08 novembre 2005, « Le Monde » a publié un article écrit par Ivan Krastev, un politologue bulgare. Intitulé "les néoconservateurs de Poutine", cet article, qui est disponible sur le site du Monde, mérite d’être lu intégralement. Voici, en attendant, un extrait concernant l’Ukraine et la nouvelle Europe :

« La révolution orange en Ukraine a constitué une sorte de 11 septembre pour la Russie. Elle a révolutionné sa façon de penser la politique étrangère. Jusque là , la Russie avait tendance à considérer l’U.E comme un concurrent bienveillant et un allié stratégique désireux de voir émerger un monde multipolaire. Dans la réalité « post-orange », l’U.E est devenue son principal rival. Ce brusque revirement est aisé à expliquer : l’U.E est la seule grande puissance dont les frontières ne soient pas figées. Plus important encore, l’U.E, auparavant considérée par Moscou comme un instrument de politique étrangère de Paris et Berlin – et donc comme un obstacle ? la présence hégémonique des Etats-Unis sur le continent – est à présent vu comme un instrument au service des ambitions de Washington et de Varsovie ».

Ivan Krastev en déduit que Poutine essayera de marginaliser la nouvelle Europe en privilégiant les relations bilatérales avec Paris, Berlin, Londres, etc. Surtout, il cherchera à peser sur le cours de la politique des anciennes républiques soviétiques, tout particulièrement de l’Ukraine. Pour cela, il se servira de l’arme pétro gazière et s’efforcera de mobiliser les populations russes des différents pays. Rappelons que 20 % des Ukrainiens sont russes et que 60 % des habitants de la Crimée sont russophones. Comme nous l’écrivions dans Vigilances 28 (décembre 2004): « Ce serait une illusion de croire que l’Ukraine pourrait rejoindre l’Union Européenne en faisant un pied de nez à la Russie Il ne pourra y avoir de solution durable que si l’Ukraine sert de pont. Faute de pont, il y aura des murs, des sécessions, des conflits ».

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Commentaires

La question des relations de la Russie et de L'Europe mériterait d'être examinée ... comment imaginer laisser un tel pays dans le dénuement ? nos frontières ? L'attitude la Pologne a cet égard révèle bien les craintes qui subsistent.

Pas mal vu, mais ça appelle 2 remarques.
1. L'U.E n'est pas une grande puissance. Du moins susceptible d'inquiéter la Russie.
Elle est aux ordres des Etats-Unis, plus exactement aux mains de la Haute Finance qui fait la pluie et le beau temps dans les pays qui n'ont pas le courage de s'y opposer. C'est le cas de l'U.E. Les Russes ont bien compris où est le vrai pouvoir.
2. Vous parlez de l'Ukraine comme d'une entité indépendante. Sur le papier. Et en réalité manipulée par l'Occident pour servir de cheval de Troie contre la Russie qui seule intéresse l'establishment mondial.
L'Ukraine ne peut que jouer au caniche, comme la pologne ou les pays Baltes.
L'avenir de l'Ukraine est en Russie. L'Occident n'a rien à lui offrir que la prostitution sous toutes ses formes.

La Russie (et l'Ukraine) n'ont rien à attendre de l'Occident éteint.

Les gens de la base l'ont bien compris.

L'Occident ne pourra faire l'économie d'une remise en cause radicale de ses concepts.

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