L’explosion de la finance de marché ces 20 dernières années sera probablement pour nos petits enfants un motif d’incrédulité : comment a-t-on pu laisser se faire cette appropriation par si peu de bien collectifs aussi essentiels que l’image de la banque, la garantie du contribuable, la stabilité des marchés financiers, la valeur de l’effort et du temps, jusqu’au détournement des élites formées par la République dans ses grandes écoles ? Le Club a apporté sa pierre au dévoilement de cette dérive, avec un rapport publié l’année dernière en faveur d’une finance éthique et un débat sur la séparation des banques avec Bernard Esambert, son président d’honneur.

Je voulais partager avec tous un moment de jubilation passé à la lecture d’un tout petit ouvrage qui vient de sortir à La documentation Française : Parlons banque en 30 questions, de Jézabel Couppey-Soubeyran et Christophe Nijdam (Christophe était venu à un petit-déjeuner du Club). C’est un petit bijou d’intelligence et de concision précise ! Celui qui ne comprend rien à la finance du 21^ième siècle comprendra. Et même le spécialiste fera son miel. Avec ce qu’il faut d’humour caustique discret dans le choix de citations énormes du lobby financier… Ma page préférée : la 51, « La crise des subprimes a commencé en France »… Et le livre rappelle une vérité qui m’est chère : tout le monde fait des bêtises, simplement les trop grosses banques font de trop grosses bêtises… Jérôme Cazes Président du Club des Vigilants