Où nous mène l’Amérique

080930-Andreani.jpgQue ferait Obama s’il était élu ? Que ferait Mc Cain s’il était élu ? Quelles seraient leurs marges de manœuvre ? Que pourrait faire l’Europe ? Des certitudes émergent. Des incertitudes subsistent. Jacques Andréani, ancien Ambassadeur à Washington et praticien des relations EST-OUEST, est particulièrement apte à dresser l’inventaire. Il est intervenu, mercredi 08 octobre, sur le thème : « Où nous mène l’Amérique ».

Né à Paris, Jacques Andréani est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA).

 

A la sortie de l’ENA, il choisit la carrière diplomatique. Il a été aussitôt nommé secrétaire d’Ambassade à Washington, où il est resté cinq ans, puis de là, après un stage à Paris pour apprendre le russe et étudier les questions d’Europe de l’Est, il a été affecté à Moscou. Il y a passé les périodes les plus difficiles de la guerre froide (construction du mur de Berlin, crise de Cuba de 1962).

 

Après Moscou, il revient à Paris, chargé, d’abord de l’Union Soviétique, ensuite des relations avec l’ensemble des pays communistes d’Europe. Il rejoint en 1970 la délégation de la France auprès de l’OTAN comme Représentant Permanent Adjoint. De novembre 1972 à août 1975, il dirige la délégation française aux pourparlers préliminaires à la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) à Helsinki, puis à la CSCE elle-même à Genève. De 1975 à 1979, il est Directeur d’Europe au Ministère des Affaires Etrangères.

 

En 1979, il est nommé Ambassadeur en Egypte. En 1981, il devient Directeur des Affaires Politiques au Ministère de Affaires Etrangères pendant trois ans, jusqu’à sa nomination comme Ambassadeur en Italie. Après quatre années à Rome, il revient à Paris en tant que Directeur de Cabinet de Roland Dumas, Ministre des Affaires Etrangères.  En 1989, il rejoint Washington en tant qu’Ambassadeur. Il restera en poste jusqu’en octobre 1995.

 

Depuis 1997, Jacques Andréani a accompli diverses missions que lui ont confiées le président de la République et le Ministre des Affaires Etrangères, notamment dans les pays du Moyen-Orient. En 2000, il a été chargé de négocier avec les autorités américaines un accord portant sur l’indemnisation des propriétaires juifs d’avoirs bancaires spoliés pendant l’occupation nazie en France.

 Il a enseigné les relations internationales à l’Université de Clermont-Ferrand (1996-1997), à l’Université Johns Hopkins, Centre de Bologne, (1997-1998) et à la LUISS à Rome (2000-2005).

Jacques Andréani est Président de la section Etats-Unis de l’Association France-Amériques, Président d’honneur de la Société Dante-Alighieri – Comité de Paris, Président des Amis de l’Institut Dominicain d’Etudes Orientales du Caire, Président d’honneur de l’Association des Anciens Elèves de Sciences-Po. Membre du Conseil d’Administration de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Membre de la Commission trilatérale.

 

Il est membre du Club des Vigilants et du « Club de Monaco », institution privée qui rassemble des personnalités politiques, diplomatiques et de la presse des pays des deux rives de la Méditerranée.

 Jacques Andréani est Commandeur de la Légion d’Honneur et Commandeur de l’Ordre National du Mérite et a publié L’Amérique et nous (Odile Jacob, 2000) et Le Piège : Helsinki et la chute du communisme (Odile Jacob, 2005).

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Commentaires

@ Jacques Andréani,

Il me semble que le choix que va faire l'Amérique est historique car les "circonstances" le sont aussi.

Depuis un certain temps, semble se répandre le sentiment que, la mondialisation économique et financière aidant, le pouvoir politique local ou régional, en tout cas territorial, des "princes" a cédé le pas devant le pouvoir économique mondial de certains "capitaines d'entreprises et de la finance " ...

Les grands dirigeants d'entreprises raisonnent tous comme de possible "maîtres du monde" alors que les "politiques" y ont renoncé, sauf peut-être encore les USA !

Ce sentiment qui est partagé par beaucoup a créé l'idée que les "politiques" sont désormais au service des "marchands" qui leur conteste le pouvoir mondial. D'une certaine manière, les politiques sont des » DRH « chargés de faire régner l'ordre social sur les territoires dont ils ont la charge politique ...

Or, à quoi assiste-t-on, ces jours ci ?

La crise financière semble donner un levier, un point d'appui aux "princes" pour s'opposer aux exigences des "marchands", d'abord aux "marchands d'argent".

Chaque prince local (France, Belgique, Espagne, Benelux, Allemagne...) semble décidé à montrer aux "marchands" que, in fine, en dernier ressort, quand tout va mal, c'est au politique de décider. Car dans les démocraties, du moins, les politiques ont la légitimité des peuples.

En volant au secours des "marchands d'argent", les politiques reprennent des couleurs et, peut-être, arriveront-ils à se mettre d'accord, contre ceux qui avaient presque réussi à les "asservir"...

Rappelons nous la formule d'un ancien Premier ministre : " L'Etat ne peut pas tout !"

Or les "marchands", vrais maîtres du monde, ont trouvé le moyen de priver les princes de tout pouvoir : ils refusent la participation aux frais de la Cité en rendant l’Etat modeste (sous le principe facile de concurrence mondiale) et ainsi ils privent les politiques de tout vrai pouvoir dans le réel (l'argent) leur laissant le Verbe, le Discours comme seul os à ronger...

Mon sentiment, juste un point de vue, est donc que Mc Caïn, dans la tradition américaine, représente la situation passée et actuelle de répartition des pouvoirs et que Obama est l'amorce possible d'un rééquilibrage des pouvoirs entre le politique et l'économie-finance.

Donc, si mon analyse est exacte, si Obama devient Président d'une Amérique nouvelle moins unilatéraliste et plus ouverte, alors ses marges de manœuvre seront grandes car le contexte mondial en sera transformé de même que l'image et les relations des USA au reste du Monde ...

HPS

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