Lula entre cœur et portefeuille

Fidel Castro a 79 ans et n’a pas de pétrole. Hugo Chavez a 52 ans et beaucoup de pétrole. Pas besoin d’être extralucide pour savoir lequel des deux fait désormais figure de leader pour toute la gauche d’Amérique Latine. Chrétien, Chavez prêche une sorte de socialisme indépendant de la tradition marxiste.

C’est lui qui, le 29 avril, a nommé: « Sainte Trinité anti-impérialiste » le traité qu’il venait de signer avec Castro et le jeune (47 ans) président de la Bolivie Evo Morales. Celui-ci, dès le lendemain, s’empresse de suivre l’exemple de Chavez en nationalisant les hydrocarbures (pétrole et surtout gaz) dont son pays est assez pourvu. Les compagnies étrangères disposent de 180 jours pour renégocier leurs contrats.

Elles sont 26 dont Exxon et Total mais la plus impliquée est la société brésilienne Petrobras. C’est cette dernière qui, sans doute, donnera le ton. Luiz Inácio Lula se trouve ainsi confronté à un dilemme. Elu par la gauche et défenseur des pauvres, il lui sera difficile de s’opposer à un partage plus équitable des profits dans un pays voisin. Président du Brésil, il devra, cependant, défendre les intérêts d’une grande compagnie nationale. Le choix n’est pas anodin : la carte politique de tout un continent peut s’en trouver affectée.

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