Comme dans le football qu’il affectionne, le Président Lula a annoncé les prolongations avant le coup de sifflet final qui désignera le vainqueur de la compétition entre Boeing, Dassault et Saab pour la fourniture aux FAB (forces aériennes brésiliennes) de 36 chasseurs de combat pour 7 milliards d’euros.
Il fallait s’attendre à ce que le Président botte en touche en cours de partie. Sans doute en raison de son engagement (hâtif) en faveur de l’avion français et des réticences exprimées par les militaires, il a trouvé le prétexte de l’arrivée au pouvoir de Dilma Rousseff (le 1er janvier dernier) pour se soustraire à la décision. C’est de bonne guerre !
Les trois concurrents semblent s’être alignés pour garantir, avec la vente des avions, le transfert de technologie lié à leur fabrication. Saab a déjà décidé, avant même de connaître le choix du Brésil, d’ouvrir à São Bernardo do Campo, la ville historique de résidence de Lula près de São Paolo, un centre de R&D dédié aux technologies avioniques en partenariat avec des industriels brésiliens.
Tout se passe comme si les Suédois faisaient un double pari :
- L’embargo par les Américains d’une vente de super Tucanos brésiliens au Venezuela, a irrité le Président Lula ainsi que sa dauphine, Mme Rousseff.
- La France, a pris la tête du combat pour que l’Union Européenne adopte une ligne dure en matière de Politique Agricole Commune (PAC). Or, la préférence communautaire va à l’encontre des ambitions exportatrices du Brésil.
Le Rafale est peut-être malade de la PAC.
Commentaires
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Très bon papier.
Simple, court sans tomber dans le passeport idéologique pure, avec en plus le petit tacle souvent oublié, digne de grande lucidité :
"Les trois concurrents semblent s’être alignés pour garantir, avec la vente des avions, le transfert de technologie lié à leur fabrication"
La phrase de fin est brillante, nous pousse dans une conduite introspective sociétale évidente : "Le Rafale est peut-être malade de la PAC. "
Merci.
Au plaisir de vous lire.
Sky
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