La Syrie n’est pas une île

La Syrie a des frontières communes avec la Turquie, le Liban, Israël, la Jordanie et l’Irak. La frontière avec l’Irak, longue de 600 km, est éminemment perméable aux trafics en tous genres.

Pendant des années, des armes ont été acheminées de la Syrie vers l’Irak pour approvisionner des milices chiites irakiennes fidèles aux mollahs iraniens. Maintenant, le président syrien Bachar el-Assad craint que le courant s’inverse et que des mouvements irakiens sunnites arment des déserteurs de sa propre armée.

Curieuse armée syrienne où les officiers sont alaouites (11 % de la population dont, évidemment, la famille Assad) et où les troufions sont sunnites comme 78 % de leurs compatriotes. Plusieurs mutineries se sont déjà produites. Des officiers ont donné l’ordre de tirer. Des soldats sont tombés. D’autres ont fui et se sont regroupés. Quelques batailles ont eu lieu.

Dans l’état actuel des rapports de force, les mutins ne sont pas de taille. Dans la région de Homs (1,7 million d’habitants, 3ème ville du pays), certains combats ont quand même été rudes. La proximité de la frontière libanaise a alimenté des rumeurs mais le mouvement politico-militaire chiite libanais Hezbollah est suffisamment puissant et suffisamment lié aux régimes iranien et syrien pour monter une garde relativement efficace.

Les choses deviendraient plus sérieuses si la région de Deir Ez-Zor (300.000 habitants) se mettait à flamber et que des armes de provenance irakienne y affluaient. Pour l’instant, tel ne me semble pas être le cas mais on commence à se demander ce que pourraient faire les forces spéciales syriennes les plus loyales au régime si elles devaient courir d’un bout à l’autre du pays.

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