La pandémie du dollar

090703-Dollar.jpgMerci la Chine ! Bon gré mal gré, elle continue - pour l'instant - à acheter des dollars. Si elle ne le faisait pas, la monnaie américaine chuterait, l’euro grimperait, les exportations européennes seraient pénalisées et, dans la course à la reprise, l’ancien continent tiendrait la lanterne rouge.

Le déficit budgétaire américain atteindra, cette année, environ 12 % du PIB et la dette extérieure cumulée est dix fois plus importante. A terme, une baisse du dollar paraît inéluctable. Elle doit être "gérée" autant que possible. Pays créditeurs et pays exportateurs en souffriraient tous de proche en proche (ce sont d’ailleurs souvent les mêmes, notamment en Asie). Ils cherchent un vaccin contre l’éventuelle pandémie. Ainsi, pour réduire leur dépendance, les Chinois multiplient les transactions libellées en Yuan, accroissent leurs investissements à l’étranger et signent des contrats bilatéraux à long terme pour leurs achats de matières premières.

Faute de pouvoir créer rapidement un nouvel ordre monétaire mondial, certains pays tentent de se regrouper pour exercer une pression et poser des jalons. Les derniers en date sont les « BRIC » (Brésil, Russie, Inde et Chine). Encore un autre "directoire" en ébauche : ni G7, ni G8 ni G20 avec, parmi les points sur l’"agenda", la réflexion sur une nouvelle monnaie de réserve autre que le dollar. Après la livre sterling (or) de la toute puissante Angleterre au 19è siècle, le dollar (or puis papier) a dominé à son tour le monde au 20è, mais la question de son statut international est posée depuis longtemps déjà : l'heure de la réponse se rapproche en ce début du 21è siècle, et la crise actuelle, qui marque un déplacement vers l'Orient du centre géopolitico-économique de la planète, en aura été un accélérateur... A chaque siècle "sa" monnaie de réserve ?

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