Alors que nous approchons de la date anniversaire d'un événement fondamental de la Révolution française, les événements récents (jets privés, appartements de fonction, cigares payés par le contribuable, rémunérations indécentes etc.) conduisent à se poser quelques questions sur ...
l'impact réel de la mythique Nuit du 4 août 1789 à l'issue de laquelle fut décidée, dans un rare et superbe élan de fraternité, l'abolition des privilèges. L'Assemblée Nationale adopta dans la foulée, le 11 août, le Décret relatif à l'abolition des privilèges dont il est particulièrement judicieux de lire l'article 9 :
Les privilèges pécuniaires, personnels ou réels en matière de subsides sont abolis à jamais. La perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens, de la même manière et de la même forme.
Qu'on fait de ces préceptes les Républiques qui se suivirent ?
Sans pour autant verser dans le populisme, force est de constater que les scandales passés (genre : Crédit Lyonnais, qui coutât quelques milliards d'Euros à l'Etat) ou en cours et à venir, démontrent que les "privilèges pécuniaires, personnels ou réels" dénoncés en 1789 sont restés des appâts irrésistibles pour nombre de nos dirigeants tant économiques que politiques, de droite comme de gauche. Ces derniers, en particulier lorsqu'ils accèdent à des responsabilités gouvernementales ou électives, sont fascinés par les " ors de la République ", expression paradoxale et parfaitement révélatrice. Associer ors et République, quel bel oxymore ! Les ors sont presque tous dans des palais ou hôtels particuliers bâtis sous l'Ancien régime et installer les ministres et autres dans de tels lieux ne peut que renforcer le conservatisme français. Saluons l'initiative de Hervé Morin de construire un Pentagone (espérons que l'architecture sera plus réussie qu'à Washington) dans le 15ème mais les réticences de l'État-major de la Marine à quitter la place de la Concorde sont significatives (on ne s'appelle pas Royale pour rien..).
Quant à la République, elle est mise à toutes les sauces. Il ne s’écoule pas de semaine sans qu'un responsable politique de la majorité ou de l’opposition se réfère aux valeurs républicaines, tout ce qui ne relèverait pas de la République étant implicitement considéré comme une abomination. Or que constatons-nous ne serait-ce qu'au sein de l'Union Européenne ? La Suède, souvent citée comme un exemple de progrès sociaux et de démocratie avancée et où les ministres prennent les transports en commun, n'est pas une république mais une monarchie. Idem pour le Danemark, l'Espagne, la Belgique, la Norvège. Des psychanalystes diront que la France est une nation régicide et que son comportement quasi schizophrène en découle. Peut-être…
Alors que faire pour éviter cette situation et remédier à tous les excès qui font le lit des extrêmes ?
Les mots clés de la gouvernance de l'État et de l'économie devraient être : éthique, efficacité et partage.
Cela permettrait de redonner un peu de dignité à notre vieux pays. Il en a bien besoin, dans tous les domaines.
Commentaires
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Sur un bateau, même les hommes d'équipage les plus indisciplinés savent qu'en cas de coups durs, il faut un capitaine (et un seul) pour ne pas couler. Acceptons que le capitaine que nous désignons par le suffrage universel fasse son travail au lieu de perdre son temps à se défendre pour pouvoir le faire. :)
Caroline
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Quand il n'y a plus de foin au râtelier, les chevaux se battent.
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