Emploi : passer de la confection au sur-mesure

En France, accéder à un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) relève de l’exploit. Le parcours du combattant commence généralement par des stages qui ne sont que des succédanés d’emplois. Les élus enchaînent ensuite des Contrats à Durée Déterminée (CDD) qui ne correspondent ni à leurs désirs personnels, ni aux besoins des entreprises.

Les entreprises, chacun le sait, dépendent de leurs clients. Dans la plupart des secteurs, les clients passent des commandes. Ces commandes doivent être satisfaites. Il est probable mais pas certain que d’autres commandes suivront. Conclusion : il faut rendre légaux des Contrats de Mission dont la durée puisse correspondre concrètement à l’exécution d’un travail. Tout le monde y gagnerait. L’entreprise n’aurait pas à jongler avec des législations rigides ; elle pourrait faire du « sur-mesure ». Le salarié saurait à quoi il sert, il aurait « l’esprit d’œuvre » et toutes chances de rester dans l’entreprise puisque, dans la plupart des cas, des nouvelles commandes viennent prendre le relais des anciennes.

Une disposition allant dans ce sens permettrait d’éviter des mesures faussement novatrices comme le Contrat de Première Embauche (CPE) qui n’a pas vu le jour.

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Commentaires

Cette proposition est particulièrement intéressante pour l'entreprise en terme de rentabilité financière.

En effet, chaque "salarié" devient ainsi un "fournisseur" dont le "contrat" est remis en concurrence à chaque commande de l'entreprise. Les rompus de production ne sont plus à la charge financière de l'entreprise qui adapte ainsi en "flux tendu" sa consommation de travail au rythme de sa production.

De ce point de vue, un tel contrat semble parfait.

Mais cela va bien semble-t-il dans le climat général actuel de certaines très grandes entreprises qui, en recherche permanente de rentabilité financière, cherchent à reporter systématiquement tous leurs "risques de marché" sur leurs fournisseurs et leurs sous-traitants, voire sur le monde extérieur, sur la collectivité.

Un tel projet se comprend donc bien du point de vue de la "personne morale" que constitue l'entreprise qui cherche d'une certaine manière un "fournisseur responsable en dernier ressort".

Par contre, d'une certaine manière, l'idée fondamentale qui a présidé depuis l'origine à la notion de "société commerciale au XVIII° siècle " à savoir celle d'une "association de personnes qui se réunissent pour mutualiser leurs risques afin de pouvoir s'assurer des gains de manière pérenne" est dans ce cas un peu oubliée !

Mais au fait, non...

Les fournisseurs ne font pas partie de l'entreprise. Les salariés non plus !

GM

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