Du contrôle social à la techno surveillance

071217-Surveillance.jpgDans les villages d’antan, le contrôle social était strict. Derrière des volets clos, des yeux étaient braqués. Malheur à qui voulait se cacher.

Aujourd’hui, les volets sont ouverts mais …

Des caméras de surveillance épient les lieux publics. Sécurité oblige !  

Des moteurs de recherche répertorient les pages fréquentées sur Internet et traquent les « mots clefs » permettant de cerner les goûts de clients potentiels. Publicité oblige !

Certains voient dans ces intrusions des atteintes à la liberté. Sur le principe, ils n’ont pas tort mais, dans les pays démocratiques, le risque est limité : la Grande Bretagne compte cinq millions de caméras de surveillance (soit à peu près une pour dix habitants, ce qui constitue un record mondial) mais les citoyens peuvent être raisonnablement assurés que la police a pour unique souci de débusquer des coupables ou des apprentis criminels.

Le problème, comme toujours lorsqu’apparaissent de nouvelles armes, est que des malintentionnés peuvent s’en emparer. Une mafia bien pourvue en informatique pourrait organiser des chantages à grande échelle. D’ores et déjà, les polices politiques ne se privent pas d’utiliser les techniques modernes pour tisser en toute impunité des toiles de plus en plus serrées.

Dans un pays aussi vaste que la Chine, Internet est à double tranchant. Avantages i) 160 millions d’internautes sont en mesure de s’exprimer et de communiquer ; ii) le pouvoir ainsi mieux informé peut, sans avoir à adopter une démocratie vraiment représentative, tenir compte de certaines aspirations. Inconvénient : 40.000 policiers espionnent la Toile si bien que i) les internautes, pour ne pas avoir d’ennuis, pratiquent l’autocensure ; ii) ils ne cherchent pas à se regrouper dans des associations qui risqueraient d’être prises pour des mouvements d’opposition.

En Birmanie, même le téléphone portable s’est révélé dangereux. Des journalistes bénévoles s’en servaient pour filmer les manifestations et transmettre des vidéos à une télévision dissidente (située à Oslo), grâce à laquelle les médias du monde entier pouvaient relayer la révolution safran. Naïfs étaient les vidéastes : des policiers en civil, disséminés dans la foule, avaient eux aussi des portables ; ils les photographiaient et, la nuit venue, procédaient à de sinistres arrestations.

De quoi regretter, du moins en Birmanie, les villages d’antan.

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