Biologie et mathématique

080623-Mathematique.jpgLes mathématiques ont depuis longtemps flirté avec la biologie mais, aujourd’hui, elles dépassent le statut d’outil statistique pour participer à la théorisation du vivant. On ne va plus chercher des mathématiques souveraines prêtes à l’emploi mais il y a enrichissement mutuel et la mathématique embrasse la biologie.

Car c’est une chose d’utiliser les outils mathématiques les plus évolués et c’en est une autre de faire participer pleinement des mathématiciens à des équipes de biologistes, de neurologues, de neuropharmacologues en les incitant à féconder leurs thèmes de recherche en concepts nouveaux. Ainsi une équipe de cette nature a-t-elle permis à la Pitié Salpêtrière de prévoir certaines crises d’épilepsie avec une avance de quelques minutes en découvrant un attracteur dans des milliers d’électro-encéphalogrammes traités par ordinateur. Un mathématicien des théories du chaos utilisé en sous-traitant aurait-il permis une telle découverte ?

Il s’agit désormais, dans de nombreux cas, de fédérer des équipes relevant de la biologie et des mathématiques. Ce concept fécond de multidisciplinarité − qui vaut également pour la chimie (c’est déjà largement le cas) et la physique où beaucoup reste à faire − est pratiqué dans certains centres de recherche. Il justifie des enseignements joints de biologie et de mathématiques.

Jumeler complexité et simplicité en conjuguant l’intuition et la rationalité souvent prémonitoire de deux « big sciences » comme disent les anglo-saxons, quelle belle espérance.

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