25 mars 2024 • Stéphanie Nassif-Veillon
Très bonne émission "Affaires étrangères" de France Culture le 23 mars dernier, qui permet de bien saisir l'emprise de TikTok, réseau social hégémonique détenu par une entreprise chinoise.
L’enjeu essentiel est l’idée d’autonomie, qu’elle soit collective (à l’échelle d’un pays / d’un groupe) ou individuelle. Celle-ci est de plus en plus menacée, sans que les citoyens en soient conscients. Ils ont l’illusion d’être libres, alors que leurs choix peuvent être orientés par les informations circulant sur les réseaux sociaux. Les échanges mettent en lumière les conséquences sous-jacentes à cette mondialisation numérique : au-delà du libre échange économique permis par la globalisation du marché, la mondialisation des échanges via les réseaux sociaux est particulièrement préoccupante pour la démocratie. Techniques de ciblage (à partir des vidéos regardées), piratage des données personnelles et propagande sont autant de possibilités d’influencer les choix électoraux, y compris depuis l’extérieur du pays (ingérence souterraine).
Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants a adopté la semaine dernière une proposition de loi prévoyant l'interdiction de TikTok dans le pays si la société-mère, ByteDance, ne la vendait pas dans les cinq mois. Toutefois, ce réseau social étant très utilisé par les Américains, les politiques peuvent-ils mécontenter les usagers de TikTok, dans un contexte de campagne électorale ? Dilemme dont la démocratie risque de faire les frais ...