Soignez-vous ; c’est bon pour l’industrie française

Le « Club des vigilants » ayant décidé de faire de « l’avenir de l’industrie en France » un de ses thèmes de réflexion prioritaire, je voudrais attirer l’attention sur le seul secteur explicitement mentionné par le Président de la République dans sa conférence de presse du 13 novembre : la santé.

La santé évoquée pour une fois non comme une source de dépenses et de déficits (par ailleurs inacceptables) de la Sécurité Sociale, mais la santé conçue comme secteur d’innovation, d’investissement, d’exportation et d’emploi. L’industrie ne s’arrête pas à l'automobile et à l’acier.

Si François Hollande en a parlé c’est peut-être parce que ses projets d’allocutions sont rédigés par un conseiller, médecin et inspecteur des affaires sociales, Aquilino Morelle. C’est plus certainement parce que Louis Gallois dans son désormais célèbre rapport en fait un des trois axes sur lesquels il veut recentrer l’action du Commissariat Général à l’Investissement qu’il dirige, les deux autres allant de soi : transition énergétique et technologies « génériques » (numérique, nanomatériaux etc…). Gallois parle précisément de « la santé et l’économie du vivant, qui ouvrent des espaces de plus en plus larges de recherche, d’innovation et de développement industriel où la France doit être présente ».

La santé, plus précisément, est un secteur en expansion garantie. Il n’y a qu’à voir le mal que nous avons à maîtriser la progression des dépenses et leur part dans le PIB, difficulté qui n’est pas particulière à la France. Sommes-nous malthusiens en faisant cela ? C’est une des questions.

Comment mettre bout à bout ce qui existe : des dépenses de santé qui financent un système hospitalo-universitaire qui a plus que de beaux restes, une industrie pharmaceutique puissante avec des positions de leader dans un secteur comme les vaccins, quelques start-up etc… Comment faire que tout cela fasse filière et reconnaissance mondiale d’une marque « Santé France » ?

Beau défi, non ?

Lire aussi l'article de Jacques Barraux, journaliste, ancien directeur de la rédaction des Echos, qui estime, à rebours de la pensée dominante, que la France n'est  pas en déclin mais plutôt en "désordre".

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Commentaires

Bravo Jean-Claude ! Excellent papier, dont on ne peut que partager la conclusion...

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