Régulations bancaires : l’Europe à contre-pied

Barack Obama s'est prononcé pour l'interdiction de toute activité spéculative et donc du "trading pour compte propre" des banques de dépôts. Nicolas Sarkozy, dans son discours de Davos, a semblé lui apporter son appui.

Michel Barnier, commissaire européen en charge de ces questions complexes, s’est déclaré contre cette idée dans un délai de réaction incroyablement court pour quelqu’un qui, après tout, est un néophyte. Fallait-il politiquement faire plaisir à la City qui, devenue une simple annexe de Wall Street, est bien entendu contre toute régulation « dure » de l’activité des banques d’investissement et des hedge funds ? On aurait pu au moins mettre la question sérieusement à l’étude.

Conclusion : il n’y a pas de pilote dans l’avion. Les chefs d’Etat du G20 ne se rencontrent que de façon épisodique et ne sont pas d’accord entre eux. Rien ne se passera tant qu’ils n’auront pas la sagesse de déléguer à une institution spécialisée, du style FMI ou Banque des Règlements Internationaux, la charge de faire à l’échelle mondiale des propositions de régulation puis de les mettre en œuvre.

Share

Commentaires

La speculation donne l'illusion qu'on peut créer beaucoup de richesse a partir de rien. Il faut beaucoup de courage pour ne pas y ceder. Qui dans le monde peut se le permettre? Voilà en effet une question essentielle.

Je rejoins l'opinion de Jean Peyrelevade sur l'idée qu'il manque un pilote dans l'avion.

Un groupe de personnes en interactions non contraintes n'a que raremement pu faire émerger une véritable action positive dans la durée. Souvent cela se traduit par un peu de bruit ou de la chaleur...

Lorsque le mot régulation est exhibé aujourd'hui, certains pensent "dirigisme" alors qu'il ne s'agit simplement comme d'autres le disent d'une forme de "précaution" et non d'une interdiction pure et simple.

Trouver de manière conventionnelle les limites à ne pas franchir et mettre en place un processus ad'hoc pour cela puis... le piloter. C'est simple mais c'est difficile !

Une institution internationale serait en effet la bienvenue. Comme tout pilote, encore faudrait-il qu'elle ait les moyens réels de ses ambitions ...

" Illusion qu'on peut créer beaucoup de richesse à partir de rien et qu'il faut beaucoup de courage pour ne pas y céder..."

Certes ! Mais une telle vision des choses n'est-elle pas celle qui peut justifier que perdure dans le monde des choses aussi pernicieuses que le trafic international de la drogue ou la traite sexuelle des êtres humains.

Dans la nature de l'homme, il existe sans doute une part de lui-même qui lui dit dans le creux de l'oreille que "si cela est techniquement possible, il faut le faire sans retenue".

Une autre part de lui, plus raisonnable, lui dit sans doute que cela peut avoir des effets pervers ou bien que ce n'est pas souhaitable sur le plan de l'éthique...

Ajouter un commentaire