C’est vieux comme le monde. Lorsqu’un régime est contesté, il veut pouvoir évoquer des menaces extérieures afin de déclencher un réflexe patriotique. Khamenei et Ahmadinejad ne peuvent se contenter de mots ; ils vont essayer de provoquer des provocations.
Khomeiny avait fait de même en 1980. Il était même allé si loin que l’Irak, avec la complicité américaine, était entrée en guerre. Espérons que rien d’aussi grave ne surviendra aujourd’hui mais il faut quand même s’attendre à ce que le régime trouve des excuses pour pratiquer des purges parmi les dirigeants tentés par la contestation.
Une première indication sera fournie d’ici à quelques semaines lors de l’intronisation d’Ahmadinejad pour son second mandat. En principe, tous les corps constitués devront être présents avec, à leur tête, les plus grands dignitaires du régime. On verra à ce moment là s’il y a des absents et, on en déduira par soustraction, avec qui les durs du régime essayent d’établir un semblant de dialogue.
Une fois ce semblant de dialogue établi, le système pourra se vanter d’avoir atteint un certain équilibre. Après un délai de prudente décence, Obama pourra se permettre d’amorcer une négociation. Il a besoin de l’Iran pour sortir d’Irak et se dépatouiller en Afghanistan. Le régime iranien en a tout autant besoin pour faire figure d’interlocuteur crédible et aboutir au fameux « grand bargain » dont il rêve depuis près de dix ans.
Commentaires
Permalien
Le nouveau gouvernement américain semble laisser diffuser l'idée qu'il est prêt à offir le service de son "parapluie nucléaire" à tous les gouvernements qui sauraient se mettre et rester en situation de non belligérence vis à vis de lui.
Cela vise bien sur tous les états arabes pétrolifères mais aussi les autres états musulmans pétrolifères, dont l'Iran bien sûr.
En viendra-t-on pour rassurer tout le monde à imaginer un traité de dénucléarisation portant sur l'ensemble du grand Moyen Orient, dont, bien sûr, Israël serait l'un des signataires ?
Permalien
Il se dit que le président Obama ferait actuellement savoir aux gouvernements des pays musulmans qu'il est prêt à leur fournir la couverture du bouclier nucléaire américain à la condition qu'ils renoncent par traité à rechercher une maîtrise nationale de l'arme nucléaire.... Une matérialisation "atomique" de la main tendue d'Obama ...
Cette proposition commencerait à être faite aux alliés historiques des USA comme l'Arabie saoudite et les pays du Golfe. On pourrait penser qu'elle s'étendrait à l'Irak et pourquoi pas à l'Iran. Ira-t-elle jusqu’à s’étendre au Pakistan musulman qui possède déjà la bombe ?
Dans ce scénario, quel serait le sort réservé à Israël qui n'est pas musulman mais qui possède la bombe ?
HPS
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