France-Afrique, après l’intervention au Mali

France-AfriqueLionel Zinsou est économiste, financier, président du grand fonds d’investissement PAI Partners. Invité du Club des Vigilants le 18 juin, il aurait pu glisser sur l’intervention française au Mali comme un sujet qui ne concerne pas les financiers. Il avait beaucoup à dire sur l’économie africaine dont il envisage l’avenir avec optimisme.

Il a au contraire martelé que cette intervention militaire est « fondamentale » et qu’après « rien ne sera comme avant ». Franco-béninois, proche du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, Zinsou a semble-t-il été plus qu’un observateur lointain de cet épisode ce qui peut expliquer en partie son attitude. Son analyse est cependant plus large.

Lionel Zinsou estime que les pays africains ont fait beaucoup plus de progrès que nous n’en avons conscience en matière de gouvernance, de désendettement, de formation etc … Il leur manque l’investissement minimal dans leurs armées et leurs polices pour devenir des Etats vraiment souverains. Cela alors même que le continent est, comme d’autres, gangrené par de multiples trafics (drogues, médicaments…) mafias et pirates (Somalie mais aussi Golfe de Guinée). Ce qui menaçait le Mali était la conséquence ultime de cet état de fait. On était à « H-12 » de la transformation du pays en État terroriste parce que les islamistes auraient pris Bamako de l’intérieur avant même que la colonne descendant du Nord n’arrive. Les armées de la CDEAO étaient totalement incapables d’intervenir.

En Afrique, la France n’est pas une puissance moyenne, avait commencé par expliquer l’économiste. Elle détient encore 18% du stock de capital du continent d’après ses estimations. Du coup les bénéfices tirés de leurs activités africaines sont cruciaux pour des groupes comme Total ou France Telecom.

Share

Ajouter un commentaire