Chinois gourmands mais pas pressés

070330--ChinaBank.jpgDeux chiffres méritent d’être rapprochés. En 2006, l’ensemble des fusions et acquisitions en Europe a mobilisé environ 1.500 milliards de dollars. A la même époque, les réserves de change accumulées par la Banque Nationale de Chine ont franchi le seuil des 1.000 milliards de dollars. Si elle l’avait voulu, la Banque de Chine aurait donc pu acheter les 2/3 de toutes les entreprises qui ont été vendues en Europe.

On calcule de la même façon, que le montant des réserves chinoises correspond à peu près à la capitalisation boursière des trois principales firmes américaines : Exxon Mobil, General Electric et Microsoft. De là à redouter une offensive sur les joyaux de couronne occidentale, il n’y a qu’un pas. A ne pas franchir.

Les Chinois nourrissent des rêves de revanche mais ne peuvent avoir envie d’asséner des coups qui, dans l’état actuel des choses, provoqueraient de sévères représailles. Leur puissance doit avancer masquée et leur emprise s’imposer pas à pas. Pas question, pour l’instant, d’attaquer, en Amérique et en Europe, les plus grosses entreprises. Mieux vaut conquérir des parts de marché en leur achetant des filiales. Mieux vaut surtout, avaler des entreprises moyennes à fort contenu technologique. En économie, comme à table, l’appétit vient en mangeant. Inutile d’être glouton.

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