Syrie : que peut faire l’Iran ?

Le rêve de Khomeiny achève de se briser. Immédiatement après sa prise de pouvoir en 1979, l’austère Ayatollah a mobilisé des dizaines d’érudits pour entamer la rédaction d’une « encyclopédie islamique ».

Consigne était donnée d’être fidèle aux enseignements chiites tout en se gardant de heurter les consciences sunnites (voir le supplément Spécial Iran, janvier 2006).

Cette tentative de réconciliation doctrinale était accompagnée d’une vision géopolitique dont le Hezbollah était la pièce centrale. Ce mouvement (chiite) libanais devait soutenir la résistance palestinienne (sunnite) et avait la profondeur stratégique suffisante pour combattre Israël.

La Syrie servait d’indispensable courroie de transmission. C’est par elle que tout transitait. Sans elle, l’Iran était coupé du Hezbollah et celui-ci perdait sa force d’attraction. Dans cette hypothèse, le Hamas et autres mouvements palestiniens renonceraient à l’alliance chiite et se mettraient à l’unisson des seuls pays sunnites.

Si l’on ajoute à ces craintes idéologico-stratégiques le fait que les sanctions économiques commencent à faire sentir leurs effets sur la vie quotidienne en Iran, on peut estimer que le régime est prêt à prendre un maximum de risques pour reprendre l’initiative et faire en sorte que le verrou syrien ne saute pas. Des provocations, éventuellement armées, ne peuvent être exclues. L’inconcevable devient possible. L’aventure devient probable.

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