Printemps crucial à Téhéran

080131-ElBaradei-Teheran.jpgEn profitant de sa tournée dans le Golfe pour multiplier les accusations à l’encontre de l’Iran, George W Bush rend un immense service à Mahmoud Ahmadinejad.

Le 5 décembre 2007, le rapport de la communauté américaine du renseignement sur les activités nucléaires de l’Iran (voir Vigilances 56) avait envoyé un signal fort à Téhéran. Il signifiait que la menace d’une attaque préventive, telle que les néo conservateurs la souhaitaient, n’était plus d’actualité. 

Le 11 janvier 2008, Téhéran envoyait un signal en retour. Ali Khamenei, le Guide, recevait Mohamed El Baradei, le Directeur Général de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique. Dès le lendemain, le gouvernement iranien promettait de répondre dans un délai de quatre semaines à toutes les questions posées par l’A.I.E.A sur son programme nucléaire.  

Le 13 janvier, Bush, en visite officielle à Abou Dhabi, accusait l’Iran d’être le principal « sponsor » du terrorisme international. Il minimisait la portée de l’accord conclu entre Khamenei et Baradei et exigeait l’arrêt de tous les travaux d’enrichissement d’uranium. 

Quelles vont être les réactions en Iran ? Avant décembre, lorsque la menace américaine paraissait imminente, Khamenei exhortait les Iraniens à serrer les rangs. Dès que cette menace a semblé moins plausible, les débats internes ont refait surface et le soutien à Ahmadinejad n’a plus été assimilé à du patriotisme. Espérons que, malgré la vindicte de Bush, cette évolution va se poursuivre. Des élections législatives auront lieu en mars. Mieux vaudrait qu’Ahmadinejad  en sorte affaibli plutôt que renforcé.

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