Les dessous du duel Areva Westinghouse

La nouvelle de l'échec probable d'Areva en Chine ne me surprend pas. Il existait à Pékin depuis quelque temps des rumeurs allant dans ce sens. Il faut le regretter mais il faut également préciser que la concurrence entre Areva et Westinghouse ne se situait pas sur le même registre.

Le modèle proposé par Westinghouse, l'AP 1000, date de plus de quinze ans. C'est l'extrapolation à 1000 MWe d'un modèle de 600 MWe jamais construit, n'ayant jamais trouvé d'acquéreur pour de nombreuses raisons. On ne peut pas dire que le modèle 1000 MWe soit beaucoup plus séduisant, ne serait ce que parce sa puissance est trop faible. Je ne m'étonne donc pas que Westinghouse ait accepté de vendre cette technologie aux Chinois. Si le chiffre de 400 millions de $ est exact, c'est une bonne affaire car c'est un gain net sans risque. Cela ressemble à la vente, en 1988, par Combustion Engineering (déjà mal en point) à Kepco, l'électricien sud-Coréen, de son système 80. A l'époque, déjà, cela avait contrecarré nos projets en Corée du sud. L'EPR conçu par Framatome ANP (Framatome et Siemens) proposé par Areva est un modèle de 1600 MWe ultra moderne, agréé par les autorités de sûreté européennes, dont un premier exemplaire est en cours de construction en Finlande. Un deuxième sera entrepris par EDF sur le site de Flamanville. C'est ce modèle qui sera proposé pour les nouveaux programmes nucléaires en Europe et à l'étranger (Inde, Brésil, USA etc).

Son développement, qui s'est étalé sur plus de 10 ans, a été extrèmement coûteux. On peut comprendre que, dans ces conditions, Areva et Siemens n'aient pas voulu jouer le même jeu que Westinghouse.

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