Le suivisme a-t-il encore sa place en Europe ?

Depuis trente ans, la classe politique des principales démocraties européennes a cultivé, avec cynisme, l’art du suivisme. Elle a veillé, avec une efficacité redoutable, à endormir la vigilance des peuples avec des idées formatées pour flatter leur ego.

L’Histoire en témoigne, ce « petit jeu » narcissique est sans danger en période de prospérité mais beaucoup plus périlleux en période de récession.

Vu de Paris, la France n’avait aucune raison objective d’échapper au virus du suivisme. Les dégâts sont là. Alors que la société française a profondément changé depuis vingt-cinq ans, le suivisme a favorisé la perpétuation de modes de pensée, de systèmes organisationnels, de représentations du monde biaisés par le poids du passé.

Rétrospectivement, le point commun entre la Chute du Mur de Berlin et le Printemps Arabe c'est assurément, pour les dirigeants européens, un grave défaut de compréhension pour ne pas dire de lucidité sur l'évolution des sociétés.

Aujourd’hui, une certitude s’impose, le futur à inventer n’émergera pas des réalités du XXème siècle. C'est bien connu ce ne sont pas les fabricants de bougies qui ont inventé l'électricité. Aussi, à moyen terme, le plus grand risque pour les pays européens n’est pas d'ignorer quelle sera l'électricité de demain mais de s'enfermer, faute de nouvelle matrice intellectuelle, dans la nostalgie des bougies au motif qu'elles éclairaient !

Share

Ajouter un commentaire