Si la Corse était indépendante, son déficit commercial serait chronique et sa monnaie connaîtrait des dévaluations successives. Cela ne se voit pas car les comptes de la Corse sont noyés dans les comptes de la France.
De même pour la plupart des régions du Sud de l’Italie. Celles du Nord en sont de plus en plus conscientes et un parti politique, la « Ligue », veut limiter les transferts de richesses. Malgré ces tensions, l’unité italienne n’est pas directement menacée. La nation tient le coup. En ira-t-il de même pour l’Euroland ?
La Grèce, premier maillon faible, promet de se restreindre et a été mise « sous surveillance » tandis que différentes formes d’aides sont à l’étude. Mais que se passerait-il si des pays plus importants étaient au bord du gouffre ? Les Allemands accepteraient-ils de payer pour des « étrangers » ? Et trouveraient-ils normal de retarder l’âge de leur propre retraite tout en tolérant que d’autres soient à la traîne ?
Il suffit d’énoncer ces questions pour discerner les réponses. L’ère « d’une monnaie pour tous et du chacun pour soi » ne peut être éternelle. L’Euro ne survivra qu’à deux conditions :
- Pour que les divergences entre pays soient maintenues dans des limites raisonnables, les Etats devront accepter une coordination de leurs politiques budgétaires et fiscales ;
- Pour que la solidarité entre régions semble naturelle plutôt qu’insupportable, un véritable sentiment national européen devra se développer.
Au fond, je ne serai complètement rassuré sur l’avenir de l’Euro que lorsque je verrai des supporters allemands applaudir une équipe de football espagnole à l’occasion d’un match contre l’Argentine.
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