L’Allemagne au cœur de l’Europe

Dans les Mémoires qu’il vient de publier, l’ancien chancelier Gerhard Schröder met l’accent sur l’aspect européen de la politique étrangère allemande. Ses prédécesseurs, lui-même (ainsi d’ailleurs que l’actuelle chancelière), n’ont jamais mené de politique exclusivement nationale. Tant mieux mais pourvu que ça dure !

Si la France n’affichait pas rapidement sa volonté de relancer l’Europe ou si L’U.E, sous pression américaine, voulait adopter une attitude intransigeante à l’égard de la Russie (considérée par Schröder comme une alliée naturelle), l’Allemagne pourrait être tentée de jouer en solo. Sa puissance industrielle, sa position de premier exportateur mondial et surtout la place qu’elle a reconquise dans tous les pays d’Europe Centrale et Orientale lui permettrait de jouer dans la cour des grands.

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Commentaires

cher Marc,
merci de nous livrer le meilleur des mémoires de Gerhard Shcröder. Le réalisme, la hauteur de vue des politiciens allemands d'après guerre est fascinant.
En particulier leur relation avec la Russie. Car c'est bien l'Allemagne qui, en Europe, mène le jeu difficile avec la Russie. Je crois que L'Angleterre et la France comptent peu pour Poutine, et l'Allemagne beaucoup. L'Allemagne n'en est plus à "pouvoir jouer dans la cour des grands", comme vous le prédisez, elle "joue dans la cour des grands" en Europe depuis déjà trente ans, tout ça sans grandes phrases, mais avec beaucoup d'habileté et de réussite...

A l'actif des allemands :

- l'élection d'un pape polonais et ses conséquences (grâce aux évêques allemands) ;
- la fin de la surenchère d'armement en Europe entre l'OTAN et le pacte de Varsovie (grâce à Helmut Schmidt) ;
- la réunification de l'Allemagne (grâce à Helmut Kohl).

Les politiciens allemands sauront-ils trouver les dispositions qui conviennent pour que la Russie ne soit pas pour l'UE un "adversaire" (son penchant un peu naturel) mais un "partenaire"?
Je le pense, et je l'appelle de mes voeux.

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