Il faut accueillir plus d’émirs dans les hôpitaux français

Emir of Qatar Sheik Hamad bin Khalifa Al Thani, foreground , smiles during the closing session of the Arab Summit in Damascus, Syria, Sunday March 30, 2008. Iraq is refusing to endorse the final statement from the Arab summit in Syria because it does not condemn terrorism in the war torn country.(AP Photo/Hussein Malla)Rappel des faits. Début mai, un étage entier de l’hôpital Ambroise Paré à Boulogne est privatisé au profit d’un émir anonyme. Emotion, scandale. C’est la première réaction qui nous tente tous.

Regardons un instant, froidement, cette opération économique pour ce qu’elle est : une exportation de services à haute valeur ajoutée (l’émir vient en France dépenser ses dollars) par un pays, la France, qui souffre d’un chômage très excessif et d’une perte de compétitivité inquiétante.

Il faut s’assurer que ces clients payent suffisamment cher pour que cette activité dégage une marge. 30% de plus, barème officiel actuel, ce n’est sans doute pas suffisant. Il faut également s’assurer, cela va de soi, que cet accueil ne se fait pas au détriment des autres patients. Il y a polémique sur ce point, concernant, cette récente hospitalisation.

Ces précautions prises, si on refuse les émirs sans débat on reste dans la gestion malthusienne de la santé en France. Voilà un secteur qui, par évidence, est en croissance tendancielle à long terme (vieillissement de la population, préférence pour la santé, progrès techniques). Sur le couvercle de ce secteur qui ne demande qu’à croitre l’Etat est assis comme sur celui d’une cocotte minute pour limiter cette croissance, massivement financée en France par des prélèvements publics. Numérus clausus des professions médicales, limitation du nombre de lits etc ne sont que la conséquence de cette réalité.

Comment contenir le coût de la santé et le niveau des prélèvements pour les finances publiques tout en développant ce secteur de pointe générateur de croissance ? La réponse n’est pas simple. La trouver serait générateur de milliers d’emplois qualifiés et garantirait à long terme la qualité des soins en France. L’accueil des émirs n’est qu’une petite partie de la solution. Rejeter ce genre d’initiatives sans plus de réflexion est une grosse partie du problème.

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