Greenspan orfèvre des anticipations

Entre le moment où une décision économique est prise et le moment où elle a des conséquences concrètes sur l’économie réelle, le laps de temps est en général assez long. Mieux que quiconque, Alan Greenspan a pleinement tiré les conséquences de cette inertie. Renonçant aux mesures spectaculaires qui n’ont d’effet qu’? terme et laissent planer le doute sur la suite des évènements, il a procédé par petits pas qui, ajoutés les uns aux autres sur la longue durée, modèlent le climat des anticipations.

Anticipation, voil? le mot clef. Chacun sait que le comportement des acteurs économiques dépend moins de ce qui se passe aujourd’hui que de l’idée qu’ils se font de ce qui se passera demain. Si Greenspan avait, en 2001, baissé le taux directeur de la FED de 5 points en un coup, les gens se seraient dits que cela ne pourrait pas continuer ; et ils auraient, dès le départ, anticipé le choc en retour. Un phénomène identique se serait produit en sens inverse si, en 2004, Greenspan avait, d’un coup, augmenté le taux directeur de 4 points. Au lieu de quoi, il a distillé, entre juin 2004 et octobre 2005 douze hausses d’affilée, chacune portant sur un quart de point. Peut-être est-ce l? son remède miracle, l’essence de sa potion magique contre le « stop and go », l’héritage qu’il laisse ? son successeur après 18 ans de règne.>/p>

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