Le patron des patrons européens inquiet sur la construction européenne...

Le président de la Confédération des entreprises européennes, Ernest-Antoine Seillière, a récemment estimé qu'à l'idée que ce sont les Américains qui vont devenir les maîtres des marchés financiers européens, il y a un sentiment d'échec pour la construction européenne…

Il faisait bien sûr allusion au rachat d'Euronext par le Nyse ...

Est-il un aveu plus cinglant sur l'état de délabrement et de désagrégation de l'esprit européen original des "pères fondateurs" ? On peut alors se demander si ce n'est pas un sentiment confus mais fort de la réalité des choses qui a fait surgir la réponse Non au projet de TCE ou si c'est plutôt le contraire.

Quoi qu'il en soit, si l'Europe ne sait pas avoir rapidement l'attitude d'une entreprise responsable confrontée à une situation de grand péril qui doit se recentrer sur ses points forts et se regrouper autour d'un véritable "Projet", fédérateur et partagé, on peut s'inquiéter du pire.

A la réflexion, je me souviens maintenant d'une soirée débat à laquelle j'ai assisté au Cercle républicain, dont l'invité était le Haut Fonctionnaire allemand en charge des affaires européennes à l'ambassade d'Allemagne à Paris. Elle eut lieu deux mois environ avant le référendum. A la question posée par l'un des participants sur ce que pourrait être le nouveau projet de l'Europe et en particulier du couple franco-allemand après que le projet initial ait été mené à terme, la réponse du responsable européen avait été… un très long silence, suivi d'une phrase péremptoire : " Toujours le même : éviter la guerre entre les nations européennes ! ".

On est en droit de se demander s'il n'y avait pas là, dans sa réponse même, un "signal faible" pouvant à l'époque laisser penser que "l'idée européenne" chez ceux qui en étaient les gardiens et les promoteurs naturels n'avait pas déjà renoncé à se donner une descendance…

Share

Ajouter un commentaire