L’Europe a peut-être un vrai leader

A un peu plus d'une semaine du sommet du G20 à Londres,  le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a déclaré que l'Europe n'augmenterait pas le montant de ses plans de relance "sur demande des Etats-Unis". /Photo prise le 1er mars 2009/REUTERS/Eric VidalJean-Claude Juncker a constitué la nouvelle Commission européenne qui doit prendre ses fonctions au 1er novembre 2014. C'est une Commission  réorganisée,  pilotée par un Président assisté de sept Vice-présidents, chacun d'eux ou d'elles  chargé d'un rôle de leader dans un domaine prioritaire, dont Frans Timmermans qui sera le bras droit du Président.

Cette organisation dessine les grandes priorités pour le mandat : emploi, croissance et investissement, marché numérique unique, énergie et  changement climatique, union monétaire et économique,  meilleure régulation. Pour faire face à un défi spécifique,  un Commissaire est chargé des questions de migration. En résumé une organisation  selon un schéma à deux niveaux dont il était question à Bruxelles depuis des années pour remédier à la lourdeur du Collège à 28 membres et un nombre restreint de thèmes prioritaires.

Cette Commission bénéficie aussi d’une position institutionnelle forte puisqu'elle dispose d'un large soutien au Parlement Européen où elle peut compter sur la coalition PPE, PS et l'appui des Libéraux.

Vis à vis des Etats membres,  il est intéressant de noter qu'à l'exception notable de l'italienne Federica Mogherini en charge des Affaires étrangères les  Vice-présidents sont  issu de "petits pays" ( Luxembourg, Pays bas, Bulgarire,  Lettonie, Lituanie, Slovénie).  C'est un gage d'indépendance et d'une certaine manière  le contrepied de l'époque où la France et l'Allemagne dominaient l'agenda. Toutefois la France avec l'économie, l'Allemagne avec l'économie numérique, la Grande Bretagne avec les questions financières et l'Espagne avec l'énergie ont des postes importants et significatifs.

Sauf réaménagement limité qui viendrait d'une opposition individualisée sur tel ou tel personnalité, cette Commission qui compte cinq anciens chefs de gouvernement et douze anciens ministres devrait obtenir la confiance du Parlement  et prendre ses fonctions le 1er novembre comme prévu.

La maîtrise que Jean-Claude Juncker a montrée dans ce processus fait que certains à Bruxelles voient en lui le véritable leader de l'Union Européenne. En tous cas il convient de porter la plus grande attention à son programme, il se pourrait bien qu'il le mette en œuvre !

Share

Ajouter un commentaire