Premier empereur d’une nouvelle dynastie

091023-Mao.jpgLa mondialisation d’aujourd’hui ne ressemble pas aux précédentes. Avant la Révolution Industrielle,  les puissances dominantes voulaient simplement piller les puissances dominées. Après, elles ont assis leur suprématie en achetant bon marché des matières premières et en vendant cher des produits manufacturés.

Le bénéfice était d’autant plus grand que, sur la longue durée, les gains de productivité abaissaient fortement les prix de revient industriels. 

La nouvelle mondialisation est née du ralentissement des gains de productivité. Les entreprises multinationales ont cherché à obtenir une baisse de leurs coûts en externalisant la production dans des pays à bas salaires. Derrière ce calcul se cachait la présomption que, grâce à leur avance technologique, les pays riches conserveraient l’essentiel de la valeur ajoutée. C’était oublier que la Chine, l’Inde, et quelques autres sont des pays de haute culture et qu’en matière scientifique, les meilleurs étudiants sont asiatiques. Croire que l’innovation pourra durablement rester une spécialité occidentale est un péché d’orgueil. 

Pour ne citer que la Chine, rappelons que l’« Empire du Milieu » a été, pendant deux millénaires, la première puissance mondiale. Pendant un siècle - mais qu’est-ce qu’un siècle ? - elle a été humiliée par l’Occident. Cette année, elle fête le soixantième anniversaire du rétablissement de sa souveraineté. En ce sens, Mao, malgré ses horreurs et ses erreurs, ne peut être considéré comme un marxiste qui a échoué : il a été le premier empereur d’une nouvelle dynastie.

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