Prévenir les dictatures ou convertir les dictateurs

Milosevic est mort avant que le Tribunal Pénal International ait pu condamner le dictateur qui a supervisé « l’épuration ethnique ». Sa culpabilité ne fait pas de doute mais le drame aurait peut-être pu être évité si l’Europe, en amont, s’était montrée plus vigilante.

A la mort de Tito, en 1980, les dirigeants européens craignaient l’embrasement de la Yougoslavie. Pas encore aveugles, ils ont huilé les rouages de la succession en accordant quelques aides économiques. Les choses, en apparence, se passaient bien : une présidence tournante semblait fonctionner et, en 1984, Sarajevo accueillait dans la joie les Jeux Olympiques d’hiver. Nos « responsables » cessèrent alors d’être préoccupés. Quiconque leur rappelait la fragilité balkanique était un importun. Pourtant, le drame se nouait.

En 1985, le communisme était en déliquescence et ses chefs étaient discrédités. Pour se maintenir, ils devaient ou bien se montrer capables d’apporter un peu de prospérité ou bien se rendre populaires en ravivant des passions nationales. Le dirigeant serbe, Milosevic, essaya d’abord la première solution. Il se dit favorable à l’économie de marché et se déplaça dans toute l’Europe pour quémander de l’argent et attirer des investissements. Personne ne daigna l’écouter. Dépité, Milosevic se mit à flatter l’orgueil serbe et a supprimé, en 1986, l’autonomie dont jouissait le Kosovo à l’intérieur de la République. C’était le commencement de la fin. Peu à peu, le pire a succédé au mal et le pire a conduit à l’enfer.

Quel enseignement tirer de cette tragédie ? Non pas que tous les dictateurs ou apprentis dictateurs peuvent être achetés mais que la carotte est parfois aussi utile que le bâton. Dans le cas de l’Irak, il n’était pas question d’argent. La menace américaine était si forte et le bâton si gros que le « Rais », aurait sans doute été prêt à saisir n’importe quelle carotte. Le Staline qu’il était aurait eu intérêt à se muer en Gorbatchev !

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Commentaires

Pour prévenir une dictature, il faut limiter l'intervention de l'Etat et respecter la liberté individuelle.
Tout le reste est du charrabia.
Les planistes et les marxistes ne font que préparer le terrain aux fascistes.

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