Politique

Pauvreté croissante, les leçons du Royaume-Uni

Aujourd'hui, au Royaume-Uni, un Britannique sur cinq est en situation de pauvreté. En France, c’est « seulement » 15%... Alors comment le Royaume-Uni est-il arrivé là ? Et pourrait-on vivre un scénario similaire en France ? La journaliste Juliette Démas***, autrice de " Les affamés du royaume " (Stock, 2025), viendra nous livrer le fruit de deux ans d'enquête et de reportage outre-Manche lors de notre prochaine Matinale. Elle nous racontera comment aujourd’hui, dans la septième puissance mondiale, les banques alimentaires ont en partie supplanté l'État Providence. Brexit, pandémie et inflation

Un regard critique sur l’expérience démocratique : John Dewey, Le public et ses problèmes

« Penser, c’est réapprendre à voir », disait Camus. Mais comment renouveler le regard que nous portons sur le monde qui nous entoure ? La lecture est une source de découvertes intemporelles qui ouvrent les yeux sur de vastes horizons de réflexion. Il est ainsi des livres qui offrent une perspective éclairante et qui permettent de réfléchir aux évènements que nous traversons. C’est le cas de l’ouvrage de John Dewey, psychologue et philosophe américain de la fin du 19 e siècle, intitulé Le public et ses problèmes , paru en 1925. Lors de la Matinale organisée au mois de novembre, notre invitée

Pourquoi je l’ai signée et vous invite à la signer

Comme plus d’un million de personnes, j’ai signé sur le site de l’Assemblée Nationale la pétition de Madame Éléonore Pattery (inconnue avant cet exploit) contre la loi dite Duplomb destinée à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Je ne l’ai pas signée pour soutenir Madame Sandrine Rousseau qui tente de prendre le train en marche et nous explique que seule la gauche nous défendra contre le recul de l’écologie. J’espère que les signataires sont de gauche, du centre et de droite. J’espère qu’ils sont de toutes conditions sociales et de tous âges. Madame Pattery nous dit

Georges Pompidou, l’Intemporel

Un nouveau livre publié en mars dernier par Gallimard est consacré à Georges Pompidou. L’auteur, Jérémie Gallon a manqué l’année du cinquantième anniversaire de la mort du second président de la Cinquième République (le 2 avril 1974 ) sans doute parce qu’il a eu besoin de temps supplémentaire pour exploiter son imposante bibliographie Il en ressort un livre très complet, remarquablement documenté, qui cerne avec une grande précision la riche personnalité de Georges Pompidou et évoque un grand nombre de ceux qui ont travaillé avec lui pour renforcer la France des trente glorieuses. Et notamment

Comment sortir de la « logique politique autonome » qui détruit notre démocratie ?

A l’heure où la défiance des Français envers les politiques n’a jamais atteint de tels niveaux, Luc Gras [i] publie La démocratie en péril, livre où il introduit le concept de " logique politique autonome". Celle-ci, en fracturant le lien entre les élus (principalement les députés) et les citoyens, constitue un facteur clef de l’affaiblissement de notre démocratie représentative. Connaisseur affûté du fonctionnement de nos institutions, imprégné de sa culture (et de son expertise) de médiateur, il nous a fait entrer ors de cette Matinale dans le fonctionnent délétère de cette logique qui « n

Appel à la résistance de l’esprit

Dans une tribune publiée dans Le Nouvel Obs le 27 juin, Edgar Morin, ancien résistant, sociologue et philosophe, analyse avec lucidité la situation politique chaotique de la France, à quelques jours du premier tour des élections législatives. Au-delà de ce point de vue personnel fort d’une longue expérience (il fêtera ses 103 ans en juillet) porté sur la crise actuelle, qu’il ne faut pas circonscrire à l’Hexagone, mais inscrire dans un contexte mondial de tensions extrêmes pouvant déboucher sur un conflit interplanétaire à partir de points explosifs (ex : Palestine / Israël, Ukraine / Russie

Lisez, relisez "Les ingénieurs du chaos"

Quand je suis invité à parler de Comment meurent les démocraties [1] des questions me sont souvent posées sur la menace que représentent (ou pas) aujourd’hui les réseaux sociaux. Je n’en traite pas dans mon livre puisqu’ qu’il porte sur l’entre-deux-guerres. J’ai trouvé peu éclairantes beaucoup de longues digressions consacrées au rôle des réseaux par des auteurs traitant un sujet voisin du mien. Jusqu’à ce que je lise enfin Les ingénieurs du chaos [2], de Giulano da Empoli. J’avais lu Le mage du Kremlin et laissé de côté ce livre antérieur (première édition 2019). J’avais tort. En moins de

Georges Pompidou (1911-1974)

Le cinquantième anniversaire de la mort de Georges Pompidou, le 2 avril 1974, a suscité la parution de plusieurs ouvrages. La lecture de l’ouvrage de David Lisnard et Christophe Tardieu « Les leçons de Pompidou » [i] (avec quelques notations du très intéressant livre, plus intime, de son fils Alain Pompidou [ii]) permet de retracer le parcours exceptionnel et les grands traits de la personnalité de ce politique atypique (pour ceux qui n’ont connu que nos dirigeants plus récents) et finalement méconnu des Français . En lisant ces ouvrages, la première caractéristique qui vient à l’esprit en

Stupéfaction face au spectacle de la « chose publique »

En quelques années, le spectacle de la chose publique s’est transformé. Ce spectacle, qui suscitait approbation ou adhésion, agacement ou colère, provoque aujourd’hui stupéfaction et désarroi. Certes, il n’a jamais été immuable et a toujours comporté une part d’irrationnel et de passion. Ce qui a d’abord changé, ce sont les médias et les nouvelles techniques de communication qui ont donné progressivement à l’image et à l’instantané une place croissante et ont fait des responsables politiques des acteurs tenus de réussir leur show. La vie politique s’est accélérée, le temps court est devenu la

Veut-on encore être gouverné ?

Les concerts de casseroles résument désormais une profonde crise politique et sociale dont on retiendra que la cause immédiate fut la réforme des retraites. Reste à en saisir les causes profondes, au-delà des idiosyncrasies françaises et du « c’est la faute à Macron », argument qui, s’il n’est pas sans fondement, ne suffit pas à l’explication. Quasiment partout, les institutions du monde libéral perdent en efficacité. Elles sont moins « fluides » et semblent davantage crisper que réconcilier. Quelque chose dans la société leur échappe qu’elles ne parviennent plus à amalgamer, à synthétiser, à